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Vidéo par Gallagher FENWICK, Texte par FRANCE 24
À Ramallah, les magasins se vident de leur clients et les commerçants peinent à écouler leurs stocks. En cause, le gel de transfert de fonds de la part d’Israël. L’état hébreu bloque en effet depuis décembre les taxes qu’il collecte pour le compte de l’Autorité palestinienne, la privant de plus de 100 millions d’euros chaque mois.
Ce gel des transferts avait été décrété en réponse à l’adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI) pour y poursuivre des dirigeants israéliens, après le rejet par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution palestinienne réclamant la fin de l’occupation sous trois ans.
La somme représente 70 % du budget du gouvernement de Ramallah qui, du coup, peine à payer les salaires de ses fonctionnaires. Pour les officiels palestiniens, cela sert avant tout les intérêts israéliens, alors que les politiques sont en pleine campagne électorale.
"Les politiciens israéliens se disputent entre eux pour savoir qui va confisquer le plus de terres palestiniennes, qui va tuer le plus de Palestiniens, qui va nous rendre la vie plus insupportable, tout ça pour récupérer les voix des extrémistes israéliens", déplore Mahmoud al-Aloul, membre du comité central du Fatah, au micro de France 24.
"C’est la misère"
Une grande partie de la population locale travaille dans le secteur public, or les fonctionnaires ne touchent désormais qu’une portion de leur salaire. Les employés du ministère des Finances ne font pas exception.
C’est le cas de Jubrail Aranke : "Nos vies sont déjà difficiles quand on touche 100% de notre salaire alors imaginez maintenant". "C’est la misère et ça finit par impacter tout le monde autour de nous, se plaint-il. Les fonctionnaires souffrent, qu’ils soient dans le domaine civil ou dans les forces de sécurité."
Washington et plusieurs responsables palestiniens ont déjà mis en garde contre un possible "effondrement" de l’Autorité si ces fonds ne venaient pas rapidement.