Des sources diplomatiques affirment que laisser les Palestiniens rejoindre ce conseil pourrait faire obstacle aux discussions de paix.
Les Palestiniens ont été obligés de geler leur candidature en tant qu’état membre au Conseil international de l’olive du fait de l’opposition de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.
Selon des sources diplomatiques européennes, les représentants allemands et britanniques ont affirmé qu’en permettant aux Palestiniens de joindre le conseil, on risquait d’entraver les discussions israélo-palestiniennes que se tiennent actuellement sous les auspices américaines. La reprise des discussions avait été conditionnée à la libération de prisonniers palestiniens contre une promesse palestinienne de ne pas essayer de rejoindre diverses organisations de l’ONU et de ne pas s’adresser à la Cour pénale internationale de La Haye.
La demande palestinienne, qui avait été préparée cet été par le Ministère des affaires étrangères palestinienne à Ramallah au nom de l’Etat de Palestine, devait être votée lors d’une réunion du conseil de l’olive à Madrid ce week-end.
Les représentants du Service européen d’action extérieure [le service de Mme Ashton, ndlt] ont soutenu que ce conseil est un organisme purement technique, et qu’il ne tombe donc pas dans la catégorie des organisations que les Palestiniens ont promis de ne pas rejoindre. En outre, ont-ils soutenu, une adhésion donnerait accès aux Palestiniens à de l’assistance technique dans une industrie vitale pour leur économie. Mais ce point de vue n’a pas influencé la Grande Bretagne ni l’Allemagne qui se sont toutes deux opposées à cette candidature.
Les états membres de l’UE sont représentés au conseil de l’olive par une délégation commune, ce qui entraîne que, si ces états ne réussissent pas à atteindre un consensus sur une question donnée, la règle est que la délégation doit s’abstenir de voter.
Ainsi, les Palestiniens ont réalisé que, malgré le soutien à leur candidature du Service d’action extérieu, ils ne bénéficieraient pas de la voix de l’UE, et ils ont préféré ne pas subir un échec diplomatique. Ils alors décidé, selon les déclarations d’officiels palestiniens à Haaretz, de reporter leur candidature à un moment plus opportun.
Le Bureau du représentant de l’UE à Jérusalem Est a indiqué : “L’adhésion à l’IOC est dans la droite ligne des efforts de construction des institutions que l’UE continue à soutenir et sur lesquels elle a travaillé depuis des années. Dans ce contexte, l’UE juge favorablement l’amélioration des capacités techniques palestiniennes dans le secteur de l’huile d’olive.”
En octobre dernier, le ministre des affaires étrangères de l’AP, a exhorté le Conseil international de l’olive de prendre des mesures d’urgence pour la protection des oliviers de Cisjordanie contre les attaques de colons. Il a aussi exhorté la communauté internationale, et en particulier les membres du Quatuor (États-Unis, Nations unies. Union européenne et Russie) de condamner ces attaques.
D’après les données collectées par l’Office des Nation Unies pour la coordination des affaires humanitaires, environ 10 000 oliviers et jeunes arbres ont été déracinés ou endommagés directement lors d’attaques d’Israéliens depuis le début 2013, en augmentation par rapport au chiffre d’environ 8 500 en 2012.
Interrogé à ce sujet, le Bureau du représentant de l’UE à Jérusalem Est a indiqué à Haaretz : “L’UE a condamné les violences permanentes des colons et leurs provocations délibérées contre les civils palestiniens. Elle demande régulièrement aux autorités israéliennes de déférer les auteurs de ces violences à la justice et de remplir leurs obligations en droit international.”
Traduction AFPS/RP