Khalil Tafakji avec Stéphanie Maupas "31° Nord, 35° Est /
Chroniques géographiques de la colonisation israélienne"
jeudi 6 février 19h à le 61
dédicace et discussion avec Khalil Tafakji & Stéphanie Maupas (Editions La Découverte)
61
3, rue de l’Oise (Canal de l’Ourcq)75019 Paris - France
Khalil Tafakji
Enfant de Jérusalem, Khalil Tafakji a sillonné la Palestine historique pendant trente ans, et cartographié la colonisation des territoires, depuis la création d’Israël en 1948 et l’occupation de la Cisjordanie et Gaza. Le géographe de Jérusalem raconte son histoire et, à travers ses cartes, celle de la colonisation israélienne.
Khalil Tafakji, né après la Nakba de 1948, est un enfant de Jérusalem. Il a sillonné la Palestine pendant trente ans et cartographié la colonisation des Territoires occupés. Membre de la délégation palestinienne lors des pourparlers de paix et directeur du département de cartographie de la Société d’études arabes, il raconte son histoire et, à travers ses cartes, celle de la colonisation israélienne.
Stéphanie Maupas
Stéphanie Maupas a accompagné Khalil Tafakji dans l’écriture de son récit, écrit en français, à la première personne. Journaliste indépendante, elle collabore notamment avec Le Monde.
« Ce jour du printemps 1995, je roulais vers la plus vieille cité du monde. J’avais rendez-vous dans les bureaux de Yasser Arafat à Jéricho. Depuis mai 1994, les Palestiniens jouissaient de l’autonomie sur la bande de Gaza, au sud-ouest d’Israël, et sur Jéricho, à l’est des Territoires occupés. Abu Amar, de son nom de guerre, était contraint de se déplacer par les airs entre ces territoires distants d’une petite centaine de kilomètres. Circuler par la route l’aurait obligé à traverser les frontières d’Israël.Dans le sillage de la déclaration d’Oslo, première étape de nos tractations vers une paix incertaine, il m’avait invité, en tant que géographe, à présenter mes recherches sur l’évolution présente et future de la colonisation israélienne.
Plus je progressais dans ma démonstration, plus mes auditeurs se raidissaient. Le futur chef de l’Autorité palestinienne balançait nerveusement ses jambes, et je pouvais percevoir un léger tremblement sur ses lèvres. Il me fusilla du regard lorsque j’annonçai : “Je ne sais pas si quelqu’un vous a promis que vous auriez un État, mais je parle à partir des cartes, et, si l’on regarde les cartes, il n’y a pas d’État palestinien… Vous n’avez rien.” »