Une coalition d’organisations de la société civile palestinienne lutte actuellement pour défendre les droits des Palestiniens de Jérusalem.
Le gouvernement israélien a annoncé qu’il interdira aux citoyens palestiniens qui détiennent des passeports étrangers, en plus de leur carte d’identité israélienne et palestinienne, à continuer à vivre dans Jérusalem.
Le gouvernement israélien exigera de tous les détenteurs palestiniens de passeports étrangers qu’ils quittent le pays tous les trois mois pour obtenir un visa, ainsi que le ferait n’importe quel étranger.
Les Palestiniens, à présent traités comme des étrangers sur leurs propres terres, doivent actuellement quitter régulièrement le pays dans l’espoir de recevoir un visa. Son obtention dépend de deux facteurs essentiels : l’humeur des soldats et ce qui figure dans leur base de données informatique.
De nombreuses personnes, étrangers et Palestiniens, figurent sur une liste noire qui rend leur entrée en Israël extrêmement difficile. Certains subissent des interrogatoires pendant des heures avant de pouvoir passer et pour d’autres, les portes israéliennes se ferment définitivement. D’autres encore passent la frontière sans aucun problème. Conclusion, l’humeur des soldats et du personnel de sécurité joue un rôle majeur pour entrer dans le pays.
La coalition travaillant contre cet état de fait affirme que la récente décision du gouvernement israélien est une violation des droits de l’Homme.
Elle souligne que le droit des Palestiniens à choisir leur résidence est garanti par toutes les normes et chartes internationales. Cette politique de déportation fait partie des initiatives israéliennes visant à changer la réalité démographique de la Ville Sainte.
Dans un rapport publié mercredi, la coalition a demandé que le gouvernement israélien respecte le droit de l’individu de vivre dans son environnement familier et cesse de violer le droit des enfants à vivre avec leurs deux parents. Il existe en effet des centaines de cas dans lesquels la mère détient une carte d’identité de Jérusalem [1] tandis que le père a une carte d’identité de Cisjordanie.
C’est l’initiative la plus extrême jamais appliquée contre les Palestiniens de Jérusalem, affirme la coalition.
Elle a rappelé que le retrait des cartes d’identité et la politique de déportation a commencé au début des années 1990. Ces initiatives ont expulsé plus de 20 000 Palestiniens sous de nombreux prétextes. Parmi les justifications, l’application de la « Loi de l’absence » qui stipule que les biens des résidents partis pendant plus de sept ans hors des limites municipales de Jérusalem dans le but du travail ou des études appartiennent aux autorités israéliennes.
Voici le cas d’une famille palestinienne. Elle a à présent comme tant d’autres le choix de survivre et de se cacher dans son propre pays ou d’émigrer en Grande-Bretagne. Le père, 44 ans, est citoyen de Jérusalem. Il a quatre enfants et vit à Ramallah. La famille est maintenant menacée et doit quitter le pays d’ici un mois. Le père a essayé durant deux mois et demi de renouveler son visa à l’ambassade israélienne, mais les autorités israéliennes occupant la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie ont refusé de le laisser retourner en Palestine. Il a même tenté de faire des demandes à l’ambassade irlandaise durant deux semaines dans la capitale jordanienne de Amman.
Cependant, ses efforts ont échoué car les Israéliens ont transféré son cas du Ministère de l’Intérieur au Ministère des Affaires étrangères, sans lui donner d’explications. Il a tout de même pu regagner la Palestine par le pont du sheikh Hussein, un point de passage au nord réservé aux étrangers qui mène directement au territoire israélien. Les soldats israéliens en poste lui ont donné un visa d’un mois.
Son épouse a tenté de résoudre le problème à travers le Ministère palestinien de l’Intérieur à Ramallah, mais le gouvernement palestinien ne peut pas faire grand chose pour les aider. A présent, la famille n’a que deux options : vivre sans visa sous la menace constante d’une déportation et perdre son droit à vivre à Jérusalem ou vendre ses biens et émigrer en Grande-Bretagne.
Selon la Société des Consuls palestiniens- américains, la politique israélienne contrevient aux accords de réciprocité entre citoyens américains et européens, et aux accords entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien. La Société des Consuls craint une grave crise économique, puisque les Palestiniens travaillant à l’étranger sont interdits d’entrée dans le pays et ne peuvent ainsi contribuer à l’économie du pays.