"Alors que la décision irresponsable et provocatrice du gouvernement Trump de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël met encore plus en péril le respect des droits humains du peuple palestinien et risque d’attiser les tensions dans la région, Emmanuel Macron reçoit Benyamin Netanyahou en cette Journée internationale des droits de l’homme. Il dispose là d’une occasion rare de dénoncer officiellement le caractère illégal des colonies israéliennes de Cisjordanie, y compris celles de Jérusalem-Est. Va-t-il la saisir courageusement et inciter son invité à mettre un terme à cette politique ?
La colonisation, "un crime de guerre"
L’expansion israélienne dans les colonies constitue une violation flagrante du droit international avec des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne de plus de 600.000 Palestiniens qui vivent sur ces territoires. Israël intensifie les expropriations, confisque des terres et accapare des ressources naturelles, tout en menant une politique de discrimination entre les colons juifs israéliens et les Palestiniens. Le pays a mis en place un régime militaire en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, qui bouleverse tous les aspects de la vie quotidienne des Palestiniens : il détermine s’ils peuvent, quand ils peuvent et comment ils peuvent se déplacer pour aller à l’école, à l’étranger, rendre visite à leurs proches, travailler, participer à une manifestation, accéder à leurs terres agricoles ou même avoir accès à l’électricité ou à l’eau potable.
Selon le statut de Rome de la Cour pénale internationale, la colonisation constitue un crime de guerre. L’article 49 de la Convention IV de Genève de 1949 stipule par ailleurs que "la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle". La Cour internationale de justice a également conclu que les colonies de peuplement d’Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, avaient été établies en violation du droit international. Enfin, le caractère illégal de cette politique a été réaffirmé par la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies de décembre 2016.
La France a toujours soutenu ces condamnations, ce que le président Emmanuel Macron a récemment rappelé. Cependant cela ne suffit pas. Le Président doit aujourd’hui s’engager de manière ferme, en dénonçant encore une fois cette politique et en demandant au Premier ministre israélien d’y mettre fin."