Dans un interview exclusif, l’ancien soldat des FDI [1], Elor Azaria, qui a abattu un terroriste neutralisé, déclare qu’il a fait ce qu’il avait été entraîné à faire, affirme qu’il n’ a pas eu droit à un procès équitable « Je suis en paix avec ce que j’ai fait. Je le referais », déclare-t-il, en remerciant ceux qui l’ont soutenu.
Deux ans après avoir tué d’un coup de feu un terroriste maîtrisé pendant un incident sécuritaire en 2016 à Hébron, dans un épisode qui a provoqué une tempête politique en Israël, l’ancien soldat des FDI, Elor Avaria, affirme qu’il a bien agi.
Dans un interview en exclusivité à Israel Hayom, Azaria, 21 ans, qui a été reconnu coupable d’homicide involontaire et de conduite inappropriée, a mis l’accent sur le fait qu’il n’avait pas de regrets et a déclaré qu’il avait simplement fait son travail.
Azaria a été libéré de prison il y a trois mois après avoir purgé neuf des14 mois d’emprisonnement auxquels il avait été condamné. Il a aussi été rétrogradé de sergent à simple soldat et a été depuis libéré du service militaire.
Le jugement d’Azaria et sa condamnation ultérieure ont déclenché un débat public enflammé qui a pratiquement divisé le pays en deux.
Beaucoup ont été outrés par la condamnation, soutenant qu’Azaria était un héros qui avait fait ce qu’il fallait en combattant l’ennemi, alors que d’autres ont déclaré que sa décision d’abattre un terroriste blessé et maîtrisé, qui probablement ne représentait plus un danger, était une tache sur l’armée d’Israël.
« Je suis en paix avec ce que j’ai fait, j’ai agi correctement et je me suis conformé à ma vérité intérieure. J’ai fait ce qu’il fallait et cette affaire n’aurait pas dû devenir ce qu’elle a été », a dit Azaria à Israel Hayom.
« Je n’ai aucun remords que ce soit », » a-t-il souligné.
« Aucune remise en cause du tout. Il n’y a aucun doute que si vous me rameniez à ces quelques secondes à Hébron,quand l’évènement était en cours de déroulement, j’agirais encore une fois exactement de la même façon, parce que c’est ce qui devait être fait. »
Pendant l’interview, Azaria a déclaré qu’il était ému par l’amour que l’opinion publique israélienne lui a témoigné.
« Cela est absolument réconfortant. Les Israéliens n’ont fait qu’un, ils se sont tenus à nos côtés pendant toute la durée de cette épreuve, et je voudrais les remercier pour l’aide qu’ils ont apporté à moi et à ma famille à n’importe quel moment donné. C’est loin d’être évident. Il n’y a simplement pas d’autres gens comme les Israéliens », a-t-il déclaré.
Il a dit que l’affaire n’avait pas ébranlé son sens du patriotisme.
« J’aimerai toujours mon pays et les FDI » a déclaré Azaria, en remarquant que malgré son jugement et sa condamnation il a l’intention d’accomplir son devoir de réserviste.
Rappelant le jour où il a abattu le terroriste Abdel Fattah al-Sharif, il a affirmé : « je l’ai vu avec un lourd manteau et j’entendais les gens crier, « Que quelqu’un l’abatte ». Il y avait un couteau juste à côté de lui. J’étais là sur site, j’ai vu que le couteau était là. »
Azaria a déclaré qu’il était sûr que le terroriste portait un engin explosif.
« J’ai agi instinctivement dans l’impulsion du moment – tout cela abouti à ce moment et j’ai agi en pleine conformité avec ce pour quoi j’avais été entraîné à faire à partir du moment où je suis devenu un combattant », a-t-il affirmé.
« J’ai armé mon arme, j’ai dit aux commandants de la compagnie et de la section de s’éloigner et je lui ai tiré dans la tête et ça en a été fini. Juste un coup. »
Expliquant la raison d’être du tir, il a déclaré que le tête du terroriste « était la seule partie du corps qui était exposée, et qu’on lui avait appris dans sa formation d’infirmier que lorsque la tête est blessée, le reste du corps est blessé. »
Parlant de son interrogatoire à la suite de l’incident, Azaria a expliqué, « Mon interrogateur m’a dit, « tu vas être inculpé du meurtre d’un Palestinien » j’ai été choqué et j’ai répondu, « Quel meurtre ? Qu’est-ce qui ne va pas pour vous ? Quel Palestinien ? C’est un terroriste. » Même l’interrogateur en chef ne pouvait accepter la réalité qu’il énonçait. Ensuite j’ai compris qu’iIs essayaient de s’aligner sur ce que les hauts responsables de l’armée avaient déjà dit à la presse. »
Que voulez-vous dire ?
« J’ai été interrogé à 18 h ou 18 h 30 et deux heures auparavant Moshe Ya’alon, qui était à l’époque le ministre de la défense – et Dieu merci il n’exerce plus cette fonction – a édicté une condamnation, ainsi que l’a fait le chef d’état major (des FDI). Leurs déclarations ont donné l’impression que la Police Militaire m’avait déjà interrogé et effectué un compte-rendu complet. » a-t-il déclaré.
« Où est la logique dans tout ceci, si je n’ai été interrogé que deux heures après ? Que les gens décident qui ment. L’Unité du Porte-Parole des FDI a publié une déclaration avant même que je sois interrogé en disant que le chef d’état-major estimait que le cas était grave. Les choses auraient été parfaites, si les procédures avaient été respectées, s’il n’y avait pas eu d’erreur judiciaire et si les hauts responsables s’étaient tus au lieu de dire des bêtises. Je suis encore déconcerté par leur comportement. »
Azaria déclare que les lourdes critiques ne l’ont pas affecté.
« Je sais que j’ai fait ce que j’étais censé faire, et il n’y a rien que quiconque puisse faire pour que je change d’avis. C’est pourquoi j’ai fait appel », affirme-t-il.
« Bien que des gens essaient de me dissuader, je n’abandonne pas. Il n’y a qu’une vérité et j’ai voulu l’assumer jusqu’au bout, en gardant la tête haute. »
« Des gens ont essayé de me faire régler (l’affaire), de me faire exprimer des remords et avouer, mais j’ai maintenu que je n’admettrais rien. Je n’ai rien à regretter. Personne ne peut se mettre dans la tête d’un combattant qui est en service actif en territoire hostile. J’ai dit que je n’allais pas reconnaître (les accusations) et que je n’allais pas exprimer de remords, et je sais que j’ai agi de façon appropriée. Si j’avais eu un procès équitable j’aurais été complètement acquitté et bien des gens auraient dû baisser leurs regards. »
Azaria maintient que le système judiciaire militaire était faussé en sa défaveur.
« Pendant l’appel, nous avons démontré l’importance des blocages qu’il y a eu pendant les procédures judiciaires, la manière dont le résultat était prédéterminé, la façon dont les témoins ont été soudoyés et comment les faits ont été déformés », a déclaré Azaria.
« Le témoignage-clé, déposé par le commandant de ma compagnie, a été considéré comme inadmissible, mais le tribunal m’a tout de même condamné. Un soldat des FDI a été donné en pâture aux lions juste pour que les Palestinians n’aient pas organisé une journée de colère, ainsi que Ya’alon l’a expliqué, même si les Palestiniens ont assez de jours de colère »
En réponse aux accusations d’Azaria dans cette interview, l’Unité du Porte-Parole des FDI a publié une déclaration disant, « ces réclamations ont été soulevées par la défense d’Azaria pendant le procès et dans deux instances judiciaires. Azaria a été condamné pour un crime grave, d’homicide involontaire, et le verdict se passe de tout commentaire. »
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers