Le Ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, a envoyé un « tweet » selon lequel son pays est arrivé à un accord avec Israël en faveur de la libération de Heba Al-Labadi ainsi que d’Abdul Rahman Miri, autre citoyen jordanien en détention administrative. Le Premier Ministre Netanyahu a confirmé l’accord, le 4 novembre.
La décision survient à la suite d’une campagne mondiale menée par les militants jordaniens, palestiniens et israéliens pour faire libérer Heba Al-Labadi, 24 ans, arrêtée par les forces israéliennes le 20 août en franchissant le Pont Allenby alors qu’elle allait à un mariage en Cisjordanie avec sa mère. Son arrestation serait liée aux rencontres qu’elle aurait eues avec des membres du Hezbollah pendant un voyage à Beyrouth, où elle rendait visite à sa soeur.
Israël s’est refusé à inculper Al-Labadi. Au lieu de cela, elle a été placée en détention administrative, une pratique dont use Israël pour détenir des Palestiniens (et quelques fois certains Juifs) sans inculpation ni jugement — indéfiniment . Les ordres de détention administrative sont revus tous les six mois mais les détenus ne sont pas informés de quelles infractions ils sont accusés, ni des preuves accumulées à leur encontre.
Al-Labadi a rejeté toutes les accusations. Au cours des dernières semaines, elle a été transférée plusieurs fois pour des soins médicaux de la prison de Jalma à l’Hôpital Bnei Zion à Haïfa.
« La libération de détenus administratifs est sans précédent », a déclaré Raslan Mahajne, l’avocat de Heba Al-Labadi.
Le travail juridique, la pression de l’opinion, et le fait que les Jordaniens aient rappelé leur ambassadeur à Amman ont contribué à obtenir sa libération. Et bien sûr, la capacité de résistance de Heba, étant donné qu’elle a continué sa grève de la faim malgré des conditions difficiles. Elle est une héroïne. Il n’est pas facile de continuer à tenir pendant plus de 70 jours en détention et sous interrogatoires, et plus de 40 jours en grève de la faim.
Son avocat a déclaré qu’il a rendu visite à Heba Al-Labadi [le 3 novembre] pour l’informer de la campagne de protestation et des manifestations en Jordanie, en Cisjordanie et en Israël pour sa libération. « Malgré les tentatives pour l’isoler, je l’ai informée de ce qui se passait à l’extérieur, du Tribunal Militaire d’Ofer, et à l’extérieur de l’Hôpital Bnei Zion à Haïfa où elle était hospitalisée. Elle a été fortement encouragée par toute cette solidarité. » Selon Mahjana, Heba Al-Labadi aura besoin de soins et d’une surveillance médicale.
Le week-end dernier, des militants avaient lancé une campagne demandant la libération de la détenue. Ils ont organisé des manifestations à Jérusalem et à Tel Aviv, et lancé une campagne sur Internet avec une photo de la jeune femme légendée en arabe et en hébreu : « Avez-vous entendu parler de moi ? ». Un certain nombre de militants israéliens ont également lancé une grève de la faim symbolique de 40 heures, pour marquer les 40 jours pendant lesquels Heba Al-Labadi a refusé toute nourriture pour protester contre sa détention arbitraire.
Traduction de l’anglais (original) par Yves Jardin, du GT Prisonniers de l’AFPS