Pour faire face à la menace persistante des tunnels offensifs du Hamas, Israël poursuit une nouvelle méthode : l’Etat hébreu veut sécuriser sa frontière avec Gaza sous terre. D’ici à la mi-2019, le pays souhaite achever la construction d’un mur souterrain autour de la bande de Gaza. Mercredi 9 août, Eyal Zamir, le chef du commandement sud de l’armée israélienne, a confirmé l’accélération du chantier, débuté en septembre 2016.
L’ouvrage vise à empêcher l’infiltration par des tunnels de groupes palestiniens armés, et notamment ceux du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Le mur s’enfoncera dans le sol sur plusieurs dizaines de mètres : des capteurs situés sur ses parois permettront de signaler toute activité liée au creusement de galeries. Au-dessus, la clôture de sécurité existante, construite après les accords d’Oslo, en 1993, et reconstruite depuis, sera élevée à six mètres de haut et des caméras de surveillance y seront fixées.
Le mur se prolongera en Méditerranée, sous la forme d’un quai flottant, lui aussi assorti de capteurs d’alerte en cas d’infiltration de commandos par la mer.
Long de 64 kilomètres, le dispositif sera creusé en territoire israélien, ce qui « ôte toute justification à des attaques contre ceux qui y travaillent », a prévenu Yoav Galant, ministre israélien de la construction et membre du conseil gouvernemental de sécurité. Plus de mille ouvriers sont actuellement employés sur le chantier.
« Frapper les tunnels de la terreur »
Après l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit par un commando palestinien infiltré en Israël en juin 2006, les tunnels d’attaque sont devenus une question sécuritaire cruciale dans le pays. « Il a fallu beaucoup de temps à l’armée et au ministère de la défense pour formuler une réponse appropriée, explique Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale.