Alla Zayoud, 22 ans, résident de la localité arabe israélienne d’Umm al-Fahm, dans le nord, a été reconnu coupable de quatre tentatives de meurtre commis en 2015 et condamné à 25 ans de prison en juin 2016. Ce lundi, le tribunal de Haïfa l’a déchu de la nationalité israélienne.
Pour son avocate, maître Sawsan Zaher, qui travaille pour l’association Adalah de défense de la minorité arabe en Israël, cette révocation est une première.
« C’est la première fois qu’un citoyen est déchu de sa nationalité et ce n’est pas une surprise que ce soit un citoyen arabe israélien, un Palestinien d’Israël, souligne l’avocate. En outre, cette décision est en contradiction avec les lois internationales qu’Israël a ratifiées et s’est engagée à respecter, c’est-à-dire de ne laisser personne sans appartenance à un Etat, sans citoyenneté. »
Alla Zayoud est le fils d’une citoyenne israélienne et d’un Palestinien qui a le statut de résident permanent en Israël, ce qui a lui a permis de se marier et de vivre en Israël. Pour l’avocate, sa révocation de la nationalité est aussi un message politique, un message à l’égard des Palestiniens d’Israël.
« C’est un message à l’égard des Palestiniens citoyens d’Israël. Il dit : votre citoyenneté n’est pas garantie. Et si vous pensez à commettre quoi que ce soit, vous vous retrouverez sans citoyenneté. Le danger est que cette décision nous entraine sur une pente glissante, dans un processus qui amènerait plus de révocations de citoyenneté de Palestiniens d’Israël, surtout que nous parlons ici d’un groupe qui est considéré comme une minorité dans ce pays. »
La révocation d’Alla Zayoud entrera en vigueur le 31 octobre, ce qui lui laisse le temps de faire appel.
Photo : Me Sawsan Zaher travaille pour l’association Adalah qui défend la minorité arabe en Israël. © adalah.org