Le ministre Naftali Bennett avait déjà affirmé la semaine dernière qu’Israël souhaitait doubler au cours de la prochaine décennie la population dans ses colonies en Cisjordanie, pour la faire passer à un million de colons, et soutenu que la « zone C » de ce territoire appartenait à Israël.
Les accords d’Oslo entre Palestiniens et Israéliens avaient divisé la Cisjordanie en trois zones A, B et C, cette dernière portion étant placée sous le contrôle administratif et sécuritaire israélien.
« J’ai donné des instructions pour que 7 sites en Judée-Samarie (nom donné à la Cisjordanie par les autorités israéliennes) soient des réserves naturelles », a déclaré le 15 janvier M. Bennett, aussi chef du parti radical « Nouvelle droite », sur Facebook et Twitter.
Cette annonce s’inscrit dans la politique en faveur de l’annexion de la zone C de la Cisjordanie de « Nouvelle Droite », un des alliés du Premier ministre Benjamin Nétanyahou, qui courtise le vote des colons à l’approche des élections législatives du 2 mars prochain.
À la veille des élections de septembre dernier, M. Nétanyahou avait promis d’annexer la vallée du Jourdain, un pan stratégique de la Cisjordanie occupée, une mesure qui pourrait anéantir « toute chance de paix », selon les Palestiniens.
Selon M. Bennett, les sept nouvelles réserves naturelles seront placées « sous la responsabilité de la Direction de la Nature et des Parcs d’Israël ».
Le ministre Bennett a aussi déclaré que 12 réserves naturelles en Cisjordanie, déjà sous le contrôle des autorités israéliennes, seront agrandies, incluant le site de Qumran, où les Manuscrits de la mer Morte ont été découverts dans des grottes entre 1947 et 1956.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné l’annonce du ministre Bennett qu’il a qualifié « d’expansionniste et colonialiste ».
Selon l’ONG anti-colonisation « La paix Maintenant », les réserves désignées totalisaient environ 5.300 hectares, dont environ 40% sont des terres privées palestiniennes.