Jérusalem, 10 Mai 2015. La Coalition Civique pour les Droits des Palestiniens à Jérusalem (CCDPRJ) condamne vigoureusement l’ordre israélien récent à l’encontre de l’Union Palestinienne des Comités de Santé de Jérusalem-Est occupé.
Le 7 mai, les forces israéliennes de police et de renseignement sont entrés dans le bureau de l’Union de Jérusalem-Est à Shu’fat et ont ordonné qu’il soit fermé pendant un an. Tous les ordinateurs du bureau ont été confisqués et deux membres de l’équipe ont été convoqués au centre des services de police israélien du Complexe Russe/Moscobiya à Jérusalem-Ouest.
L’ordre de fermeture a été émis en application de l’Ordonnance Israélienne de 1948 de Prévention du terrorisme. L’Union des Comités de Santé est une ONG palestinienne enregistrée et largement respectée qui fait progresser la santé physique et sociale des enfants et des jeunes palestiniens. Depuis 1990, l’Union a mis en œuvre un programme sanitaire dans plus de 60 écoles, comprenant la sensibilisation en matière de santé, des examens médicaux pour les élèves et des services de prévention sanitaire, tels qu’un programme de vaccination et l’encouragement à un environnement salubre.
La fermeture du bureau de l’Union de Jérusalem-Est n’est pas un incident isolé : le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU a critiqué de façon répétée la législation israélienne contre-terroriste pour l’imprécision de ses définitions, ses ambiguïtés de langage et ses présomptions en matière de preuve, qui sont utilisées au détriment de l’accusé et violent les droits civils et politiques. [1]
Depuis août 2001, les autorités israéliennes ont fermé de façon permanente ou temporaire au moins 32 institutions publiques et ONG palestiniennes à Jérusalem-Est occupée [2], parmi lesquelles le siège de l’OLP (Maison d’Orient), la Chambre de Commerce de Jérusalem, la Société des Etudes Arabes, l’Association du Forum Culturel, la Chambre de Commerce Agricole et Industrielle, le Haut Conseil du Tourisme, et le Centre des Micro-Projets créé par l’Union Européenne. Les autorités israéliennes ont aussi interdit de nombreuses activités pacifiques, culturelles et éducatives organisées dans le cadre de “Jérusalem, Capitale de la Culture Arabe” en 2009." Le Théâtre National Palestinien, qui accueille des festivals de danse folklorique, des expositions artistiques et un festival de littérature palestinienne, a aussi été l’objet de plusieurs ordres de fermeture. Toutes les activités menées par les institutions ci-dessus étaient publiques et avaient pour but d’être au service du développement social, culturel et économique palestinien à Jérusalem.
La politique israélienne de fermeture des institutions palestiniennes et d’interdiction des activités publiques palestiniennes a systématiquement mis en danger la liberté d’expression et de réunion des Palestiniens, et étouffé le développement politique, social, culturel et économique palestinien à Jérusalem-Est occupé. C’est une politique de persécution menée contre la société palestinienne organisée qui continue à résister à la myriade de lois, de décisions et de mesures arbitraires et discriminatoires par lesquelles Israël cherche à annexer de façon permanente à annexer la ville palestinienne occupée et à la transformer en une ville israélienne-juive d’une manière prédominante.
Fondée sur le fait que le droit à l’auto-détermination des Palestiniens de Jérusalem-Est occupé est universellement reconnu, la Coalition Civique pour les Droits des Palestiniens à Jérusalem appelle la communauté internationale à protéger les institutions palestiniennes et la liberté d’expression et de réunion des Palestiniens à Jérusalem-Est, parce que celles-ci sont essentielles à l’autodétermination des Palestiniens, au développement de la ville et sont une condition sine-qua non pour la paix.
En particulier,
Nous appelons la communauté diplomatique internationale à agir immédiatement et efficacement afin de s’assurer qu’Israël abroge ses ordres de fermeture à l’encontre de l’Union des Comités Agricoles et de toutes les autres institutions palestiniennes concernées à Jérusalem-Est occupé.
Nous exhortons aussi l’UE à adopter les mesures pertinentes comprises dans les rapports annuels sur Jérusalem-Est des chefs des missions des pays de l’UE, pour exercer une pression efficace sur Israël pour autoriser la réouverture de toutes les institutions palestiniennes, et pour apporter en cas de besoin une protection diplomatique aux activités publiques des organisations palestiniennes officielles ou de la société civile de Jérusalem-Est occupé.
Traduit de l’anglais par Y Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers palestiniens