La jeune fille de 17 ans est devenue une icône de la cause palestinienne depuis son incarcération en décembre dernier pour avoir giflé et bousculé un soldat israélien dans son petit village de Nabi Saleh. La vidéo de l’altercation est devenue virale et a fait le tour du monde. 12 chefs d’inculpation dont violences aggravées pèsent contre l’adolescente. Le procès qui se déroule à la cour militaire israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, pourrait durer plusieurs mois. Et la très médiatique famille Tamimi, symbole de la résistance non violente à l’occupation israélienne, subit une constante campagne de dénigrement.
Héroïne pour les uns, provocatrice pour les autres, Ahed Tamimi est aussi considérée comme une actrice par certains responsables politiques israéliens. Ces derniers n’hésitent pas à affirmer que la famille Tamimi n’est pas réelle, mais a été créée à des fins de propagande palestinienne.
Et cette théorie du complot rencontre un large écho dans la société israélienne, au grand regret d’Oren Persico, cofondateur du 7e œil, un observatoire des médias.
« Le public israélien veut croire à cette version, donc les médias, les politiciens et l’armée font tout pour faire croire que les membres de cette famille sont des menteurs, ou laisser planer le doute sur l’existence réelle de cette famille, peut-être composée d’acteurs. C’est juste une autre manière pour les Israéliens de nier l’occupation et ce que l’armée israélienne fait tous les jours au nom des Israéliens », souligne-t-il.
Une occupation militaire pourtant bien réelle. Depuis l’incarcération d’Ahed Tamimi en décembre dernier, plus d’une dizaine de membres de sa famille ont été arrêtés par l’armée israélienne. Le procès de l’adolescente reprend ce dimanche 11 mars. Elle risque plusieurs années d’emprisonnement.