Ce lundi encore, plusieurs incendies ont été déclenchés du côté israélien de la barrière de séparation avec la bande de Gaza par des cerfs-volants et des ballons incendiaires. Une arme jugée dérisoire côté Palestinien face aux avions et aux chars, mais qualifiée de « terrorisme incendiaire » par les autorités israéliennes.
Face à ce mouvement, le Premier ministre a affirmé avoir décidé, en accord avec le ministre de la Défense et le chef d’état-major, « d’avoir la main lourde face au régime du Hamas dans la bande de Gaza ». La fermeture de l’unique poste-frontière commercial est qualifiée d’« étape significative » par Benyamin Netanyahu qui promet de nouvelles mesures dans les prochains jours.
Exportations bloquées
Désormais, aucune exportation depuis la bande de Gaza n’est autorisée et seuls les produits et équipements « humanitaires » peuvent entrer dans le territoire palestinien : le qualificatif inclut la nourriture et les médicaments, précise l’armée israélienne.
Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, dénonce « un nouveau crime contre l’humanité » commis par Israël. Il en appelle à la communauté internationale pour contraindre le gouvernement israélien à relâcher le blocus imposé au territoire.
De son côté, le Jihad islamique, allié du Hamas, parle d’une « déclaration de guerre contre Gaza ».
De lourdes conséquences
Pour Aziz al-Masri, chercheur en sciences politiques dans la bande de Gaza, cette décision risque d’avoir des conséquences importantes.
« Cette décision nuira à l’économie palestinienne de Gaza : des entreprises de la bande risquent de devoir fermer. Et cela va aussi augmenter les chances d’une escalade militaire avec les forces d’occupation, ce qui conduirait à une guerre. Et c’est peut-être une tentative aussi de la part d’Israël de pousser le Hamas à négocier avec l’Egypte l’ouverture d’un nouveau poste-frontière commercial et ainsi de dépendre ainsi de l’Egypte. Les Israéliens considèrent que la bande de Gaza n’est plus sous occupation et ils cherchent à faire porter la responsabilité de Gaza sur la partie égyptienne. »