Les autorités israéliennes ont expulsé mardi l’ex-président tunisien Moncef Marzouki et la députée européenne Ana Miranda. Elles avaient auparavant appréhendé le bateau à bord duquel ils entendaient briser le blocus israélien sur Gaza.
« L’(ancien) président tunisien et la députée espagnole se sont envolés dans la matinée. Quatorze autres personnes sont en cours d’expulsion », a affirmé une porte-parole de l’Autorité israélienne de l’immigration.
La marine israélienne avait arraisonné lundi 29 juin le chalutier Marianne avant de l’escorter vers le port israélien d’Ashdod, au nord de l’enclave palestinienne. Les trois autres navires de la « Flottille de la liberté III » étaient eux repartis vers des ports grecs.
Au total, 16 étrangers se trouvaient à bord du Marianne, ainsi que deux Israéliens, le député arabe israélien Bassel Ghattas et un journaliste. Ces deux derniers ont été libérés mais Bassel Ghattas pourrait être entendu par une commission parlementaire et s’expose à des sanctions.
« Au final, la Flottille de la liberté III a atteint son but principal : attirer l’attention locale et mondiale sur la crise humanitaire à Gaza, qui est le résultat du siège qu’Israël lui impose », a affirmé Bassel Ghattas à la presse. En interceptant le bateau, Israël a incité « des militants du monde entier à envoyer flottille après flottille, jusqu’à ce que le blocus soit levé », a-t-il ajouté.
Il y a cinq ans, une attaque des forces israéliennes à bord d’un des bateaux d’une autre flottille internationale s’était soldée par la mort de 10 militants turcs.
Prison à ciel ouvert
Le blocus terrestre, aérien et maritime de la bande de Gaza a été imposé par Israël après l’enlèvement d’un de ses soldats en juin 2006 par le Hamas puis renforcé lors de la prise de pouvoir du mouvement islamiste dans l’enclave un an plus tard.
Concrètement, il est impossible de pénétrer dans les eaux gazaouies ou de s’éloigner de plus de six miles nautiques des côtes de Gaza sous peine d’essuyer des tirs de la marine israélienne.
Quant aux passages terrestres, tous contrôlés par Israël, à l’exception de Rafah que l’Egypte n’ouvre qu’au compte-gouttes, les contrôles y sont si drastiques que très peu des 1,8 million de Gazaouis parviennent à quitter leur enclave exiguë et surpeuplée.
Les matériaux de construction se font par ailleurs toujours attendre dans ce territoire ravagé il y a un an par une offensive israélienne, la troisième en six ans, qui a fait près de 2200 morts côté palestinien et laissé 100’000 Gazaouis sans abris.