Après la mort, le 13 septembre, d’Alexander Levlovitz, un Israélien de 65 ans qui aurait perdu le contrôle de sa voiture après qu’elle a été touchée par des jets de pierre, le premier ministre israélien a déclaré la guerre aux lanceurs de pierres. « Tous les moyens nécessaires » seront utilisés pour les combattre, avait insisté Benyamin Nétanyahou.
Jeudi 24 septembre, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un durcissement de la législation à leur encontre :
« Le cabinet de sécurité a décidé d’autoriser les forces de l’ordre à tirer à balles réelles contre les lanceurs de pierres et de bouteilles incendiaires quand la vie d’une tierce personne est menacée, et plus uniquement quand un policier est menacé. »
Le cabinet de sécurité a également décidé d’instaurer une ordonnance temporaire fixant une peine plancher de quatre ans pour les adultes reconnus coupables d’avoir lancé des pierres ou d’autres objets. Cette ordonnance restera en vigueur trois ans, bien que le procureur général Yehuda Weinstein eût recommandé qu’elle ne dure qu’une seule année. Celui-ci avait fait état, ces derniers jours, de son opposition à un durcissement législatif, qu’il n’estimait pas nécessaire. Le 21 juillet, la Knesset – le Parlement israélien – avait déjà voté un texte portant à vingt ans la peine maximale encourue.
Les parents des mineurs ayant lancé des pierres seront, eux, punis de lourdes amendes. « Le cabinet veut changer la norme selon laquelle on peut jeter des objets létaux et meurtriers sans qu’il n’y ait de réaction », a déclaré Benyamin Nétanyahou à l’issue de la réunion du cabinet.
Jérusalem, dont la partie orientale et palestinienne est occupée et annexée par Israël, est le théâtre depuis des mois de violences entre Israéliens et Palestiniens. La semaine dernière, des heurts survenus durant trois jours consécutifs sur l’esplanade des Mosquées s’étaient ensuite étendus à différents quartiers de Jérusalem-Est.
Alors que le cabinet de sécurité approuvait ce durcissement des règles à l’encontre des lanceurs de pierres, un Palestinien blessé par des tirs de soldats israéliens il y a une semaine a succombé à ses blessures, jeudi, dans un hôpital de Naplouse, en Cisjordanie, a rapporté sa famille. Ahmad Khatabteh, 25 ans, avait été blessé durant des affrontements avec l’armée israélienne à Beit Fourik, à l’est de Naplouse. Des heurts qui avaient fait 51 blessés palestiniens, dont sept par balles réelles.
En début de semaine, deux Palestiniens avaient également été tués près de la ville d’Hébron, en Cisjordanie. Selon l’armée israélienne, Dia Al-Talameh, 21 ans, est mort en manipulant un engin explosif qu’il destinait à des soldats israéliens. Selon les services de sécurité palestiniens, ce jeune homme a en réalité été atteint par des tirs de soldats israéliens. Quelques heures plus tard, une femme avait été tuée par des tirs israéliens près d’un check point proche du centre-ville, avaient rapporté des témoins. Selon l’armée israélienne, la femme avait tenté de poignarder un soldat. Les militaires avaient alors ouvert le feu sur elle.