Cinquante-six jours. Le prisonnier palestinien Khader Adnane a mis fin dimanche 28 juin à sa longue grève de la faim, après qu’Israël a accepté de le libérer, ont annoncé son avocat et le Club des prisonniers palestiniens.
En prison depuis un an sous le régime de la détention administrative — qui permet l’incarcération sans inculpation pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment — M. Adnane, 37 ans, était au cœur des inquiétudes dans les Territoires occupés, officiels et militants ayant récemment multiplié les alertes, assurant qu’il pouvait mourir « à tout instant ».
Libération le 12 juillet
« Khader Adnane a mis fin à sa grève de la faim cette nuit, après qu’un accord a été conclu pour sa libération le 12 juillet », a affirmé Me Jawad Boulos, ajoutant que les médecins de l’hôpital israélien dans lequel il a été transféré étudiaient actuellement les moyens de recommencer à le nourrir. Dans un communiqué, le Club des prisonniers palestiniens a également confirmé que M. Adnane avait interrompu sa grève de la faim.
M. Adnane avait été arrêté il y a un an, peu après l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes Israéliens, qui avaient entraîné une vague d’interpellations de plusieurs centaines de Palestiniens en Cisjordanie occupée. Il avait déjà mené en 2012 une grève de la faim qui avait duré soixante-six jours pour dénoncer sa détention. Il avait été libéré à l’issue de cette grève, durant laquelle il n’avait ingéré que des vitamines et du sel. Cette fois, il a refusé d’ingurgiter quoi que ce soit, si ce n’est de l’eau.
Manifestations de soutien
Le gouvernement palestinien avait averti Israël qu’il le tenait pour responsable du sort de Khader Adnane, alors que le gouvernement israélien a relancé à la mi-juin le processus d’adoption d’une loi qui autoriserait à nourrir de force les prisonniers lorsque leur vie est en danger.
Des manifestations de soutien de l’ensemble des mouvements palestiniens ont eu lieu au cours des dernières semaines en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et le sort de M. Adnane était suivi avec beaucoup d’attention par les Palestiniens, alors que la direction palestinienne a remis il y a quelques jours un rapport à la Cour pénale internationale portant notamment sur le traitement réservé aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.