C’était le thème du débat, au théâtre de la Rose des Vents, à Villeneuve d’Ascq, organisé par le groupe local AFPS, en lien avec les Amis du Monde Diplomatique.
Entre 250 et 300 personnes sont venues pour rencontrer Thomas VESCOVI et Julien SALINGUE, nos 2 invités du jour, "engagés chercheurs", comme ils se définissent !.
Ils n’ont pas pu, bien sûr, répondre complètement à cette question volontairement très ouverte, mais les échanges ont été riches et stimulants.
Quand on demande aux Israéliens"êtes-vous pour la paix ?", à 80% ils répondent "oui". Mais si on leur demande "êtes-vous prêt à vivre d’égal à égal avec les Palestiniens ?", la réponse diffère sensiblement....Le mot "paix" n’a pas le même sens pour les 2 peuples. la plupart des Israéliens le comprennent dans le sens "Foutez-nous la paix !" ; les Palestiniens n’envisagent pas de paix sans justice, et sans respect du droit international.
Julien SALINGUE démonte bien la logique d’Oslo qui réorganise l’occupation mais ne la supprime pas, critique l’Autorité Palestinienne, non pas embryon d’Etat mais simple organe gestionnaire, qui fait vivre 180000 fonctionnaires, d’où la difficulté de son remplacement.La révolte actuelle des jeunes, non encadrée par les partis traditionnels, incarne cependant une rupture avec ce "processus" de paix et cette normalisation : eux n’ont rien à perdre !.
Il faut en tirer toutes les conséquences....Même des israéliens comme Shlom Sand, sceptiques sur le BDS au départ, s’y rallient maintenant. "La paix ne viendra plus de négociations, dont il faut acter l’échec" confirme Thomas VESCOVI, "mais de sanctions qui mettent les Israéliens face à leurs responsabilités historiques".
La situation n’est pas bloquée, l’histoire avance...Le "vivre ensemble" qui prévalait avant 1948, même imparfait, montre une piste possible de cohabitation, à condition que la société israélienne cesse de se considérer toujours comme victime, et freine sa dérive toujours plus à droite......
Les deux dernières publications des conférenciers : "la mémoire de la Nakba en Israël", et la "Palestine des ONG" sont parties comme des petits pains....Merci encore à Thomas et Julien de nous avoir fait partager leur expérience et leurs analyses.