Le président américain Donald Trump a renoncé, pour l’instant, à transférer l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem, contrairement à une promesse qu’il avait faite pendant la campagne, a annoncé, jeudi 1er juin, la Maison Blanche. « Le président Trump a pris cette décision pour maximiser les chances de négocier avec succès un accord entre Israël et les Palestiniens », a expliqué la présidence dans un communiqué.
Une loi du Congrès (le Jerusalem Embassy Act), adoptée en novembre 1995, a établi que la représentation diplomatique de Washington dans l’Etat hébreu doit se trouver à Jérusalem, reconnaissant ainsi de facto cette ville comme la capitale du pays.
Mais depuis deux décennies, une clause dérogatoire à cette loi permet à l’exécutif américain de bloquer son application et tous les présidents américains successifs ont depuis la fin des années 1990 signé tous les six mois cette clause. Cela a permis à Washington, comme la plupart des autres puissances, de maintenir son ambassade à Tel-Aviv.
La dernière fois que la clause a été activée, c’est en décembre par le président démocrate Barack Obama, un mois avant de céder le bail de la Maison Blanche au républicain Donald Trump. L’échéance pour M. Trump tombait donc ce jeudi, une minute avant minuit (heure de la côte est), soit vendredi à 05 h 59 heure de Paris.
Satisfecit de la présidence palestienne
Des responsables palestiniens ont aussitôt salué comme un « pas positif et important » la décision de Donald Trump. En ne mettant pas à exécution une de ses promesses de campagne, M. Trump a pris une décision qui « renforce les chances de parvenir à la paix », a estimé le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
« Bien qu’Israël soit déçu que l’ambassade ne soit pas déménagée cette fois, nous apprécions l’expression de l’amitié du président Trump envers Israël, et son engagement à déménager l’ambassade à l’avenir », a affirmé de son côté le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a quant à lui applaudi « une sage décision ». Il a rappelé que pour l’ONU « le statut de Jérusalem est un problème essentiel qui ne peut être résolu que par un règlement politique négocié » du conflit israélo-palestinien. « Le secrétaire général [Antonio Guterres] espère que cette décision peut contribuer à faciliter la reprise d’un véritable processus de paix », a-t-il ajouté.
Lors de sa visite en Israël, le 22 mai, le président des Etats-Unis avait déjà affirmé sa conviction qu’il existait « une occasion rare » d’apporter la paix dans la région. « Nous avons devant nous une occasion rare d’apporter la sécurité, la stabilité et la paix dans cette région », a-t-il déclaré à l’aéroport international de Tel-Aviv. « Mais nous ne pouvons y arriver qu’en travaillant ensemble. Il n’y a pas d’autre solution », a-t-il insisté.
Donald Trump « a plusieurs fois fait part de son intention de déménager l’ambassade, la question n’est pas de savoir si cela se produira, mais seulement quand », a toutefois précisé l’exécutif américain.
Les Palestiniens, des dirigeants arabes et même l’ancien secrétaire d’Etat américain, John Kerry, ont plusieurs fois mis en garde contre le risque d’une explosion de violence en cas de déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem.