Intervention de l’AFPS 63 au 6ème congrès de l’Union Syndicale SOLIDAIRES Auvergne, Clermont-Ferrand, le 25 novembre 2016.
Cher-e-s camarades de Solidaires Auvergne
L’AFPS 63 vous remercie pour votre invitation, et salue votre congrès en cette période difficile pour les peuples du monde, y compris en France pour la grande masse des salariés, des chômeurs, des sans abris et des réfugiés. Ceux qui luttent sont réprimés. Les libertés d’expression et d’action syndicale sont menacées chaque jour un peu plus dans notre pays.
Le but de l’AFPS 63 est de faire connaître ce qui se passe en Palestine ; d’organiser le soutien à des projets de développement en Palestine ; de rassembler des citoyens de toutes origines pour faire pression sur le gouvernement français et l’Union européenne pour faire cesser l’impunité dont jouit l’Etat israélien. Pour cela, nous devons développer le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions comme nous le demande le mouvement social palestinien. L’AFPS 63 est membre de la Campagne BDS France, comme l’est le syndicat Solidaires.
Depuis quelques années, on parle un peu moins de la Palestine dans les médias en raison notamment des guerres au Moyen-Orient. Mais les massacres israéliens à Gaza (2009/2012/2014) et la résistance héroïque du peuple palestinien (et les gestes parfois désespérés des jeunes) nous rappellent la Palestine qui reste centrale dans les contradictions qui traversent le Moyen-Orient.
Les dirigeants israéliens profitent des tensions internationales, et de la montée des courants les plus réactionnaires aux USA et en Europe, pour accélérer la colonisation et l’épuration ethnique.
Par ailleurs, l’injustice faite au peuple palestinien raisonne toujours autant en France avec les contradictions de notre société post-coloniale (blessures non cicatrisées de la guerre d’Algérie, discriminations multiples à l’encontre des migrants venus de l’ex-empire colonial et de leurs descendants, etc.)
Israël est le produit d’un projet expansionniste et colonialiste soutenu depuis plus d’un siècle par les puissances impérialistes. Ceci a eu pour conséquences :
– L’exil de 5 à 7 millions de réfugiés et de leurs descendants, et la non-application du droit au retour voté par l’ONU en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël
– Une colonisation savamment orchestrée et l’expropriation qui se poursuit de centaines de milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est et dans toute la Cisjordanie.
– La mise sous blocus de Gaza depuis bientôt 10 ans et des agressions récurrentes contre la population qui ont fait des milliers de morts, de blessés, de sans-abris.
– L’emprisonnement sans motif et sans jugement de milliers de Palestiniens. Ainsi que de très nombreux assassinats.
– Les discriminations scandaleuses contre 1,5 millions de citoyens arabes d’Israël
Suite aux attentats qui ont eu lieu en France en 2015-2016, nous avons entendu des politiciens nous dire que l’exemple à suivre pour lutter contre Daech serait celui d’Israël. Les amalgames faits en France par des personnes publiques qui ne peuvent ignorer la politique menée par Israël sont dangereux et scandaleux. Ils visent à nous faire oublier la source de la violence.
Israël vit sous état d’urgence permanent depuis sa création il y a 68 ans. Si cette politique répressive payait, ce pays serait en paix depuis longtemps.
Nous refusons que le tout sécuritaire soit une arme de gouvernance.
La politique israélienne, et son soutien inconditionnel en France par le CRIF, sont deux causes majeures d’un regain d’antisémitisme ces dernières années, dont nous pensions être débarrassés après la 2ème guerre mondiale et l’horreur du massacre d’une partie des populations juives européennes.
Nous refusons l’amalgame scandaleux entre antisionisme et antisémitisme, qui est fait par de nombreux politiques et gens des médias. Il sert de prétexte pour chercher à interdire la liberté d’expression et de critique de l’Etat d’Israël et l’appel à son boycott économique, militaire, académique et culturel. De nombreux procès ont eu lieu et ont lieu contre des militants BDS dans plusieurs villes de France.
Nous poursuivrons la campagne BDS jusqu’à ce qu’Israël respecte le droit international, et les droits de l’Homme en Palestine.
Nous appelons à participer aux actions BDS de la Coalition BDS 63 qui regroupe plus de 40 associations, partis et syndicats, parmi lesquels le syndicat Solidaires Auvergne a toujours été présent,
Et à soutenir politiquement et financièrement les militants BDS inculpés, et déjà en signant les pétitions disponibles au fond de la salle de ce congrès.
Nos campagnes BDS concernent les produits de la colonisation, notamment à Carrefour et à LIDL ; les stickers sur la Carte Vitale ; la complicité d’Hewlett Packard avec l’Etat d’Israël pour le contrôle des populations ; l’embargo militaire ; et la suspension de l’accord Union Européenne-Israël. D’autres suivront.
Nous appelons à participer aux projets de développement soutenus par l’AFPS 63 en Palestine malgré l’occupation, et malgré les dégâts causés par la mondialisation néolibérale qui aggrave encore les conditions de vie des couches populaires, qui réagissent notamment par le développement du mouvement syndical en Palestine.
Les 4 projets que nous soutenons en ce moment sont l’action sociale de l’association Hébron-France ; un projet de soutien scolaire dans un camp de réfugiés à Jénine ; un projet de château d’eau pour le maraichage à Gaza ; et le développement d’une coopérative de petits paysans (Al Sanabel) pour produire du jus de raisin longue conservation, près d’Hébron.
Merci pour votre attention.