Les opérateurs israéliens, qui ne sont redevables d’aucune licence, ni de taxes, représentent 12 % du marché palestinien.
Après avoir banni les produits fabriqués dans les colonies juives, l’Autorité palestinienne part en guerre contre les réseaux de téléphone portable israéliens en Cisjordanie. Les Palestiniens accusent les opérateurs israéliens de concurrence déloyale.
Les Palestiniens de Cisjordanie ont l’habitude de jongler entre les réseaux de téléphone portable israéliens et palestiniens. Grâce à leurs antennes dans les colonies, sur les hauteurs, la réception des opérateurs israéliens est souvent bien meilleure.
Ils représentent 12 % du marché palestinien et ne payent aucune licence, ni taxe à l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens dénoncent une forme de « colonisation économique ». D’autant qu’Israël interdit aux opérateurs palestiniens d’utiliser la technologie 3G à haut-débit.
L’Autorité palestinienne a donc décidé d’interdire la vente de cartes SIM israéliennes. Cette mesure fait suite à une campagne du gouvernement de Salam Fayyad contre les produits fabriqués dans les colonies juives.
En revanche, les sanctions prévues contre les ouvriers palestiniens qui travaillent à la construction des colonies israéliennes ont été suspendues, faute de pouvoir leur proposer un autre emploi.
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Dans la même logique de sanctionner l’occupation, selon Mohammed Assadi de Reuters
Les Palestiniens [sont] incités à ne plus travailler dans les colonies
Soucieux d’endiguer l’expansion des colonies juives en Cisjordanie, le gouvernement palestinien veut interdire à ses ressortissants de travailler dans ces unités de peuplement à partir de l’année prochaine.
Le ministre de l’Economie, Hassan Abou Libdeh, a présenté les dispositions d’une nouvelle loi qui prévoit de supprimer certaines relations commerciales avec les colonies israéliennes.
Les contrevenants risqueront cinq ans de prison et une amende pouvant s’élever jusqu’à 14.000 dollars.
"Ceux qui travaillent dans ces colonies contribuent au soutien de ces colonies, ils contribuent largement à la pérennité de ces colonies, et de fait ils méritent une sanction renforcée", a expliqué Hassan Abou Libdeh.
Ces sanctions n’avaient pas été dévoilées lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas avait promulgué le mois dernier une loi interdisant le commerce de biens marchands avec les Israéliens résidant dans une centaine de zones de peuplement en Cisjordanie.
Depuis le début de cette campagne de boycott lancée en janvier, le nombre de Palestiniens travaillant dans ces enclaves est passé de 33.000 à 25.000, a précisé Abou Libdeh.
Le plus souvent les Palestiniens sont employés dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture et de l’industrie. Ils devront avoir abandonné leur emploi à la fin de 2010.
INCITATION À L’EMBAUCHE
Pour compenser ces pertes d’emploi, l’Autorité palestinienne va inciter les entreprises locales à embaucher de la main d’oeuvre. Certaines ont déjà répondu de "manière encourageante" à cette initiative, a précisé le ministre de l’Economie.
Les autorités palestiniennes espèrent que cette campagne, qui ne concerne pas les biens fabriqués en Israël - produits souvent essentiels pour les consommateurs palestiniens -, sapera la viabilité des colonies.
Les Palestiniens se sont en outre tournés vers les membres de l’Union européenne pour qu’ils soutiennent leur initiative. Les saisies de produits provenant des colonies en Cisjordanie s’élèvent à 200 millions de dollars depuis le début du boycott.
Environ 500.000 colons juifs vivent à Jérusalem-Est et à l’ouest du Jourdain annexés lors de la guerre de 1967 où résident 2,5 millions de Palestiniens.
Pour les Palestiniens, ces colonies remettent en cause la création d’un Etat qui serait composé de ces territoires occupés et de la bande de Gaza où vivent 1,5 million de personnes.
Sous la pression des Etats-Unis, le gouvernement israélien a décidé un gel de 10 mois des implantations, ce que les Palestiniens jugent insuffisant.
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