Sur les deux millions d’habitants que compte la bande de Gaza, près des deux tiers ont le statut de réfugiés et dépendent de l’UNRWA pour des services essentiels comme la scolarité ou la santé. Et Mathias Schmale, le directeur de l’UNRWA à Gaza, s’inquiète des conséquences d’un arrêt de certains programmes. « Si pour des raisons financières nous devions cesser la scolarisation, les écoles du gouvernement ne pourront pas absorber 270 000 enfants de plus. Donc la majorité d’entre eux seraient dans la rue. Ce serait un terreau fertile pour lancer un grand mouvement social. Je pense vraiment que déstabiliser l’UNRWA ici peut être le détonateur ou l’étincelle qui met le feu aux poudres. »
Des inquiétudes nourries par les annonces des Etats-Unis. Le pays est le premier contributeur au budget de l’UNRWA. Et pour forcer les Palestiniens à reprendre les négociations sous parrainage américain, il a annoncé un premier gel de 65 millions de dollars. Et pour Mathias Schmale, d’autres gels sont en préparation : « Sur la base des années précédentes et des informations que nous avions, nous comptions sur au moins 350 millions de dollars des Américains. Mais notre bureau à Washington et l’administration américaine nous ont clairement dit qu’à ce stade, nous ne pouvions compter que sur 60 millions en tout. »
Les inquiétudes de Mathias Schmale portent notamment sur le programme de distribution d’aide alimentaire. Un million de Gazaouis en dépend. Et l’agence n’a pour l’instant les moyens de le financer que jusqu’à la fin du mois de juin.