L’UJFP apporte son soutien sans réserve à la dynamique de paix créée par le pacte qui vient d’être signé à Genève. Nous saluons l’effort des négociateurs qui vise à rétablir un dialogue pour arrêter la logique de violence, et pour mettre fin au désastre en Israël et à la destruction de la société palestinienne entreprise par le gouvernement Sharon depuis trois ans.
Cet accord marque une série d’avancées incontestables : il propose des solutions applicables immédiatement et sous contrôle international, il conduit à la création d’un Etat palestinien souverain essentiellement sur les frontières de 1967, il règle le statut de Jérusalem et confirme le retrait de la plupart des colonies. Pour celles annexées, l’accord prévoit un échange de territoires cohérent, sur une base de un pour un, assurant la continuité territoriale de deux Etats viables.
Cependant, cet accord laisse certains points dans l’ombre, apporte une réponse insatisfaisante à d’autres, ou encore les repousse vers des annexes non encore rédigées. C’est le cas de la discrimination faite aux Palestiniens citoyens de l’Etat d’Israël, ainsi que du problème du partage de l’eau entre les deux Etats. Quant aux réfugiés palestiniens, il reste à trouver une solution la plus juste possible, dans lequel la responsabilité de l’Etat d’Israël ne saurait être ignorée.
Nous lançons un appel solennel à l’Union Européenne : c’est le moment de prendre un parti fort, d’impulser une reprise de négociations et de s’imposer comme médiateur afin d’équilibrer le rapport de force inégal entre les deux parties, qui a conduit à l’échec de Camp David.
Et surtout parce que la construction du Mur de l’Apartheid avance tous les jours avec la confiscation des terres et l’enfermement des villes et villages, il est du devoir de l’Europe d’exercer des pressions sur le gouvernement Sharon pour un arrêt immédiat de sa construction et de la répression contre des populations civiles. A lui seul, le mur crée sur le terrain une situation dans laquelle il n’y aura bientôt plus rien à négocier et où tout partage sera impossible.
Malgré les insuffisances du pacte de Genève, cette initiative a l’énorme mérite de lancer une dynamique de paix, voire de réconciliation. Nous réaffirmons notre soutien aux droits nationaux du peuple palestinien et à tous ceux en Israël qui refusent la complicité avec la politique du gouvernement Sharon, tous les soldats qui refusent de servir dans les Territoires occupés, toutes les forces oeuvrant pour une paix juste et fondée sur le respect du droit international.