Le Samedi 24 novembre, près d’une centaine de personnes étaient présentes pour les traditionnelles 8 heures de solidarité avec la Palestine à Gentilly ayant pour thème cette année "De Chatila à Gaza, des prisons à ciel ouvert".
Tout au long de la journée les participants ont pu s’informer auprès des stands AFPS, UJFP et BDS France mais aussi à travers les expositions : Gaza et les marches du retour, Handalah et son créateur Naji al Ali et aussi une expo sur le Centre pour enfants d’ El Khader. En effet, le comité AFPS de Gentilly a noué un partenariat, dès 2005, avec ce centre qui accueille des enfants handicapés et en soutien scolaire.
Il était aussi possible de faire des achats solidaires, vente de broderies palestiniennes, huile d’olive, zatar ,livres ,DVD, brochures… et aussi de s’attarder auprès du stand de l’AFPS : présentation des informations sur les campagnes de l’AFPS et notamment la campagne pour la libération de tous les enfants palestiniens, signatures de pétitions... De nombreux échanges autour des stands et des expos en buvant un verre de thé et en mangeant de délicieux gâteaux, ont eu lieu tout l’après-midi.
Deux temps forts ont appris beaucoup au public présent :
- Projection du film de Chatila , nous partirons en présence du réalisateur Antoine Laurent.
Tarek, Sobhe et Jalal sont réfugiés palestiniens, nés à Chatila dans les années 80, ils y ont créé un centre de soutien scolaire et une maternelle. Durant les cours, lors des projets qu’ils mènent à l’intérieur des camps et aussi dans les gestes du quotidien, les trois amis donnent l’exemple. Ils sont persuadés qu’en attendant de revenir en Palestine, une vie citoyenne est possible, à l’intérieur des camps.
Découverte pour le public de la vie dans un camp palestinien du Liban mais aussi grand message d’espoir : dans ce camp des jeunes s’investissent et leur arme, ce sont » des stylos et leur tête »
Antoine Laurent a répondu avec beaucoup de chaleur aux nombreuses questions du public
- Débat avec Christophe Oberlin
Christophe OBERLIN, Chirurgien des hôpitaux et traumatologue spécialiste de la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours.
Le public a suivi avec beaucoup d’intérêt son intervention. Médecin, il a dépeint la situation à Gaza à partir de sa vision de praticien de la santé. Il nous a aussi expliqué que sur place, "il y a un appauvrissement absolument dramatique. Tout l’emploi privé et public a disparu. On aboutit à un phénomène d’épuisement généralisé. On voit chuter le nombre de bacheliers, le nombre d’entrées à l’université. La mortalité augmente, les effets sanitaires du manque d’eau potable se font sentir". Il poursuit : "On dit aujourd’hui de Gaza que c’est une prison à ciel ouvert, cela veut dire que, par exemple, pour les jeunes que je fréquente, il n’y a aucun avenir pour eux. Jamais ils n’auront d’emploi. On montre ces jeunes qui sont à la frontière, qui jettent des cailloux, qui meurent. On montre les amputés. C’est terrible mais il faut savoir que derrière il y a une population hautement éduquée qui manifeste pour son droit de vivre et d’exister."
Mais il a aussi montré la richesse de la vie à Gaza, la coexistence pacifique des chrétiens avec les musulmans, la richesse archéologique de ce territoire… Concluant que le droit l’emportait toujours.
La journée s’est achevée par le partage d’un repas délicieux préparé par nos amies de l’association Le Figuier, L’association a pour but d’être une fenêtre ouverte sur le Maghreb et une contribution au développement d’échanges multiformes.
Rendez-vous l’année prochaine, en novembre