Heba al-Labadi, détenue en Israël depuis le 20 août dernier, a été emmenée à l’hôpital le 28 octobre après 35 jours de grève de la faim.
Citoyenne jordanienne et détentrice d’une carte d’identité palestinienne, la jeune femme est suspectée de contact avec un agent étranger et de soutenir le terrorisme, selon les informations de Haaretz. Elle a été arrêtée le 20 août dernier au Pont Allenby avec sa mère et sa tante alors qu’elles se rendaient à un mariage à Jénine.
Selon son avocat, Raslan Mahajna, elle est soupçonnée d’avoir rencontré des personnes liées au Hezbollah pendant des voyages à Beyrouth l’année dernière et au début de cette année. Il explique que sa cliente, alors qu’elle rendait visite à sa soeur à Beyrtouh, a rencontré un présentateur de la radio Al-Nour qui appartient au Hezbollah.
Heba Al-Labadi a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention administrative, un régime qui permet aux autorités de ne publier aucun acte d’accusation, ni aucune preuve. L’ordre de détention administrative a été émis au bout de 35 jours d’interrogatoire mené par le service de sécurité intérieure israélien, Shin Beth. Heba Al-Labadi rejette toutes les accusations contre elles et son avocat que malgré un interrogatoire très dur, aucune charge n’a été retenue contre sa cliente. Raslan Mahajna reconnaît que Heba Al-Labadi a souvent exprimé des opinions contre l’occupation de la Cisjordanie sur les réseaux sociaux mais que cela ne justifie en rien son arrestation.
L’avocat raconte que sa cliente a été emmenée à l’hôpital alors qu’elle se plaignait de ne pas se sentir bien.
D’après une déclaration transmise à la Commission des affaires de prisonniers palestiniens, Labadi a été interrogée par le Shin Bet de la même façon que quatre femmes de Hébron, entendues il y a plus d’un an, avant d’être reconnues coupables d’appartenance au Hamas et d’activités sociales et religieuses en son nom.
En Israël, le Comité contre la torture, qui a porté plainte devant le ministère de la Justice au nom de trois de ces femmes [photo], estime que ce genre d’interrogatoire constitue une torture illégale.
Début octobre, le ministère des Affaires étrangères jordanien a officiellement contesté la détention de deux de ses ressortissants en Israël auprès de l’ambassadeur israélien à Amman. Son porte-parole a demandé qu’ils soient libérés et détenus dans des conditions acceptables d’ici là.