C’est une nouvelle joute verbale entre l’administration Trump et les Palestiniens. Ce jeudi 25 janvier, à Davos, lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien, le président américain a estimé que les dirigeants palestiniens avaient « manqué de respect » aux Etats-Unis en ne recevant pas le vice-président Mike Pence lors de sa tournée au Proche-Orient. Pour lui, en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël, le sort de la ville « a été retiré des négociations ». Et il menace une fois de plus de couper l’aide aux Palestiniens s’ils ne reviennent pas à la table des négociations. Des propos qui ont attiré une série de réponses cinglantes de la part des Palestiniens
Désormais, les Etats-Unis sont considérés comme des « oppresseurs » des Palestiniens. Le mot a été lâché par l’une des principales dirigeantes de l’OLP - l’organisation de Libération de la Palestine - quelques minutes tout juste après les propos de Donald Trump. « Ne pas rencontrer son oppresseur n’est pas une marque d’irrespect. C’est une marque de respect de soi » a lancé Hanane Ashraoui.
« Oppresseur » : le qualificatif est habituellement utilisé pour désigner les Israéliens. Et en l’attribuant aux Américains, les Palestiniens veulent souligner que désormais, les Etats-Unis ont adopté les positions israéliennes et ne peuvent prétendre continuer à parrainer le processus de paix. « Dire que Jérusalem a été retiré des négociations, c’est se retirer soi-même des négociations » a ainsi jugé pour sa part le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne alors que l’ambassadeur palestinien à Washington accusait l’administration Trump d’avoir « planté un couteau dans le dos » des Palestiniens.
Bousculés, les responsables palestiniens refusent de céder à la pression. Ils redisent qu’ils ne rencontreront aucun officiel américain tant que l’administration Trump ne reviendra pas sur sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Le bras de fer entre les deux parties se poursuit alors que le soutien à la solution à deux Etats s’érode dans l’opinion publique palestinienne : selon un sondage publié ce jeudi, seuls quatre Palestiniens sur dix y sont encore favorables.