Publié le 17/01/2018
Le Haut Commissaire aux droits de l’homme a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la détention de la jeune fille palestinienne Ahed Tamimi sous interrogatoire depuis près d’un mois.
Le Chef du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme (HCDH) dans le territoire palestinien occupé, James Heenan, a rappelé dans un communiqué de presse mardi que la Convention relative aux droits de l’enfant est claire à cet égard ; aucun enfant ne peut être privé de liberté qu’en dernier ressort et pour la plus courte période de temps, en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Il a poursuivi : « Aujourd’hui, Ahed Tamimi est détenue depuis près d’un mois, et en tant qu’enfant elle a le droit de jouir de tous les droits garantis à un procès équitable en vertu du droit international, en plus de la protection spéciale accordée aux enfants en conflit avec la loi. Les normes internationales prévoient la possibilité de priver des enfants de liberté que dans les cas où ils représentent un danger imminent pour eux-mêmes ou pour d’autres, et après avoir épuisé tous les autres moyens, ou comme mesure préventive contre une évasion pendant le transport, mais dans tous les cas que pour la durée nécessaire".
James Heenan a déclaré que les conditions d’arrestation de la jeune Tamimi sont très inquiétantes, en rappelant qu’elle a été arrêtée au milieu de la nuit par des soldats lourdement armés et qu’elle a été interrogée sans la présence d’un parent ou d’un avocat et dans un déni complet des normes internationales, ajoutant que l’avocate de la jeune fille affirme que Ahed a été maltraitée lors de son interrogatoire et que les interrogateurs l’ont menacée de faire arrêter les autres membres de sa famille et qu’elle est détenue en dehors du territoire palestinien occupé en contravention avec le droit international des droits de l’homme.
Il a souligné que le traitement auquel fait face la jeune fille Tamimi reflète le traitement auquel sont confrontés des centaines d’enfants palestiniens qui sont arrêtés et détenus par les forces d’occupation israéliennes dans tout le territoire palestinien. Ces faits ont été dénoncés par le Haut Commissaire aux droits de l’homme, le Secrétaire général des Nations Unies et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au fil des années.
Heenan a ajouté que cette affaire reflète aussi l’expérience des enfants palestiniens devant le système de justice militaire israélien en Cisjordanie et le système judiciaire israélien dans Jérusalem occupée.
Il a appelé Israël à garantir le traitement de la jeune fille Ahed Tamimi, conformément au droit international et à la protection spéciale qui lui est accordée en tant qu’enfant, en disant : « Nous avons des doutes en particulier, sur la nécessité de la maintenir en détention en attendant le procès. »
Traduction : Moncef Chahed, Groupe de Travail Prisonniers de l’AFPS