- A Gaza, deux familles campent devant l’école de l’ONU dont ils ont été expulsés mercredi 17 juin. RFI / Murielle Paradon
Une tente de fortune est dressée devant une école de l’ONU à Gaza. Deux familles y ont passé la nuit de mercredi à jeudi après avoir été chassées de l’établissement qui les abritait depuis la guerre.
Une femme en pleurs raconte : « La police nous a sortis de force, certains d’entre nous ont été brutalisés. On a seulement demandé de passer un mois de plus dans les écoles, le mois du ramadan, mais ils ont refusé. Notre situation est très difficile. Vous voyez, on dort dans une tente ».
L’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a hébergé jusqu’à 300 000 déplacés dans 91 écoles pendant la guerre, l’été dernier. La plupart sont partis d’eux même. Seules quelques familles refusaient de quitter les lieux.
« Nous avons étudié le cas de ces familles. Elles n’ont pas eu leurs maisons vraiment détruites pendant la guerre », selon Adnan Abu Hasna, porte-parole de l’UNRWA à Gaza, ces familles étaient en difficulté avant la guerre ». « On leur a quand même proposé une tente, un peu d’argent et un travail pour 3 mois » pour qu’elles quittent les écoles.
Une proposition insuffisante selon ces familles. « Le travail est temporaire et n’est payé que 300 dollars, explique un homme, or c’est le prix d’un mois de loyer à Gaza et les propriétaires réclament plusieurs mois d’avance ». Impossible de se loger dans ces conditions.
L’UNRWA ne paie plus certains réfugiés depuis 5 mois
L’UNRWA veut récupérer ses écoles occupées pendant près d’un an par les réfugiés, afin de les réhabiliter pour la prochaine rentrée scolaire, en septembre. L’agence onusienne manque aussi cruellement de moyens pour continuer à subvenir aux besoins des familles restées dans les écoles.
La communauté internationale ne lui aurait versé qu’un tiers de l’argent promis après la guerre. « Nous avons demandé 724 millions de dollars, nous n’avons reçu que 216 millions », déplore Adnan Abou Hasna.
Ces promesses non tenues ont des conséquences lourdes. Une partie des Gazaouis qui ont perdu leur maison durant la guerre et qui dépendent des subventions de l’UNRWA (environ 9000 familles) n’ont pas reçu d’argent depuis le mois de janvier. Nombreux sont ceux qui campent dans des tentes à côté des ruines de leur maison, sans aucun autre moyen de subsistance.
La guerre entre Israël et la bande de Gaza, l’été 2014, a fait 2 200 morts et 11 000 blessés côté Palestinien. Près de 100 000 maisons ont été endommagées ou détruites, selon l’UNRWA.