Après la journée sanglante de lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est rassemblé mardi à la demande du Koweït. Au lendemain de la journée la plus sanglante depuis 2014 qui a fait près d’une soixantaine de morts, au moins un nouveau Palestinien a tué mardi.
La réunion du Conseil de sécurité a débuté par une minute de silence à la mémoire des victimes. Elle s’est achevée par des photos de groupes : d’abord des représentants de 15 pays arabes de l’ONU réclamant une "enquête indépendante et transparente" ; ensuite de 8 pays européens (Suède, France, Royaume-Uni, Pologne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Italie), lisant à tour de voix un communiqué exigeant d’Israël "de la retenue" et "le respect du droit de manifester".
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a estimé que tout Palestinien manifestant à Gaza, qu’il représente ou pas une menace, pouvait être "tué" par des forces israéliennes. "Ce n’est pas acceptable de dire : il s’agit du Hamas, donc c’est ok", a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat.
Le Koweït, qui avait demandé la réunion, va faire circuler un projet de résolution pour "apporter une protection aux civils palestiniens", a annoncé son ambassadeur à l’ONU, Mansour al-Otaibi. S’exprimant au début de la réunion, il a ajouté, sans détailler, qu’il y avait "différentes formes possibles" pour apporter cette protection "internationale".
Israël fait preuve de "retenue"
Les États-Unis ont eux continué à soutenir Israël, L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a estimé que le pays "a fait preuve de retenue". "Le Hamas est satisfait des résultats d’hier", a-t-elle assuré, en estimant que l’attitude du mouvement palestinien avait favorisé les violences. "Les Etats-Unis déplorent les morts mais il y a beaucoup de violence dans la région", a ajouté la diplomate.
Avant cette réunion, Londres a réclamé une enquête indépendante sur les événements meurtriers. "Nous regrettons profondément l’ampleur du recours à des balles réelles hier", a déclaré Alistair Burt, secrétaire d’Etat au Proche-Orient et à l’Afrique du Nord, estimant "urgent de relancer le processus de paix" dans la région. Berlin a également soutenu l’idée de l’enquête mais a accusé le Hamas d’être responsable de ces violences.
Réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
La Belgique a, elle, appelé à une enquête internationale. Elle a également convoqué l’ambassadrice d’Israël, Simona Franke, a après ses propos sur la répression des violences dans la bande de Gaza. Elle a notamment déclaré que toutes les victimes étaient des "terroristes".
Enfin, la procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a affirmé qu’elle suivait de près les violences à Gaza. "Mon équipe suit attentivement les développements sur place et examine tout crime présumé qui pourrait être du ressort de la CPI", a-t-elle déclaré, affirmant que "la violence doit cesser".
Vendredi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se réunira spécialement pour examiner "la détérioration de la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés" a affirmé un porte-parole du Conseil dans un communiqué.