Un nouveau cessez-le-feu de 24 heures est entré en vigueur dans la bande de Gaza, dans la soirée du lundi 18 août, et doit tenir jusqu’à mardi minuit (23 heures à Paris), aux termes d’un accord obtenu in extremis au Caire entre Israéliens et Palestiniens. Après un mois de guerre, les deux camps ont fait taire les armes depuis le 11 août.
Un membre de la délégation palestinienne a d’abord affirmé que les deux parties « [mises] d’accord pour prolonger de vingt-quatre heures le cessez-le-feu », avant qu’un responsable israélien ne confirme, précisant que cette prolongation intervenait « à la demande de l’Egypte, pour permettre la poursuite des négociations ».
Au-delà de la prolongation annoncée, on ignore l’état des discussions censées produire une trêve durable entre des parties aux exigences apparemment inconciliables.
Ce que réclame le Hamas : la levée du blocus imposé à Gaza par Israël et l’Egypte, ainsi que l’établissement d’un port et d’un aéroport pour que les violences s’arrêtent durablement. Un membre de la délégation du Hamas présente au Caire a prévenu que « la délégation palestinienne ne cédera aucun des droits de notre peuple. »
Ce que réclame Israël : le désarmement pur et simple du Hamas. L’Etat hébreu a fait un pas en avant en annonçant dimanche avoir autorisé les pêcheurs de Gaza à reprendre leur activité, interrompue depuis le début du conflit. Mais le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est montré inflexible lors du conseil des ministres.
« Nous n’accepterons de parvenir à un terrain d’entente que si nous obtenons une réponse claire à nos attentes en matière de sécurité. »
« DES PROGRÈS » AVEC LA PROPOSITION ÉGYPTIENNE
Un haut responsable de la délégation palestinienne a indiqué que les Egyptiens avaient soumis « un projet qui a été accueilli avec beaucoup de souplesse par les deux parties ». Le texte, qualifié de « progrès », prévoit que les belligérants s’engageraient à un arrêt total des hostilités mais également une série de dispositions touchant à la réouverture de la bande de Gaza, asphyxiée économiquement par un blocus israélien :
les frontières entre Israël et Gaza seraient ouvertes plus largement ;
les zones tampons à l’intérieur du territoire disparaîtraient ;
les zones de pêche des Gazaouis seraient étendues de six à douze miles nautiques au moins ;
Israël aiderait à l’aide humanitaire et aux réparations ;
l’Autorité palestinienne dirigerait en coordination avec Israël et les organisations internationales l’entrée dans le territoire des matériaux nécessaires à la reconstruction, une disposition semble-t-il destinée à rassurer Israël, inquiet d’un détournement de ces matériaux pour lui nuire.
Des sujets aussi épineux que l’ouverture d’un port et d’un aéroport, à laquelle les Israéliens sont opposés, ou la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens, seraient remis à un mois, « après le retour du calme et de la stabilité ».
En attendant à Gaza, l’heure est à la reconstruction et aux bilans humains définitifs. Si l’ONU n’a pas diffusé le sien, les services médicaux palestiniens font état de 2 016 morts, de nouveaux corps ayant été découverts dans les décombres et des victimes ayant succombé à leurs blessures. L’armée israélienne compte 64 soldats tués, dont cinq par des « tirs amis », ainsi que trois civils.