De l’aide humanitaire et des produits de consommation commencent à entrer dans la bande de Gaza. De nombreux camions franchissent la frontière au point de passage de Kerem Shalom.Reuters
L’accord de cessez-le-feu à Gaza prévoit un allègement du blocus sur Gaza. Seule application concrète pour l’instant : le passage de convois humanitaires par les points de passage. Les Gazaouis souhaiteraient surtout pouvoir circuler librement en dehors du territoire palestinien. Mais pour l’instant, les points de passage ne sont pas encore ouverts à tous. Idem concernant l’accord sur l’extension progressive de la zone de pêche. Pour le moment, il n’y a rien de concret pour les pêcheurs gazaouis.
Ils attendent à la cafétéria près du passage de Rafah, frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. Pour l’instant, seules les personnes malades ou les étrangers peuvent sortir. L’accord conclu au Caire ne prévoit pas, dans l’immédiat, de passage libre pour les Palestiniens. Malgré tout, Abdel Majid el Hilla, un étudiant gazaoui, est venu pour voir. « Il y a eu un accord déjà en 2008, un autre après la guerre de 2012, et rien ne s’est passé, déplore-t-il. Alors, avec l’accord d’aujourd’hui, on espère que ça va marcher, qu’on va pouvoir sortir. Moi je veux vraiment partir. »
Abdel Majid rêve d’aller en Egypte et de rejoindre ensuite l’Europe pour étudier. Il n’y a aucun avenir pour lui à Gaza. Il lance le défi : « Trouvez-moi quelqu’un qui veut rester à Gaza ! Surtout après cette guerre ! En plus, il y a toujours le blocus dans la bande de Gaza. On veut vivre normalement comme tout le monde. Les jeunes ici n’ont pas un sou en poche. Que voulez vous que je fasse ici ? » La dureté de la guerre a renforcé le sentiment d’insécurité chez les Gazaouis. Beaucoup d’entre eux cherchent aujourd’hui à obtenir un passeport étranger et à fuir Gaza, à la recherche d’un avenir meilleur.
Même constat chez les pêcheurs gazaouis, qui ont triste mine. L’extension de la zone de pêche de 3 milles nautiques à 6 milles, n’est pas vraiment une révolution pour eux. « Rien n’a changé pour nous ! Avant la guerre, on était à 6 milles, puis c’est passé à 3 la veille des combats, et là on revient à 6 milles ! Et dans cette zone, de toute façon, on ne trouve pas de poisson », s’énerve Ahmad el Ghasse.
L’accord conclu entre Israéliens et Palestiniens prévoit une extension progressive de la zone de pêche jusqu’à 12 milles. Mais Maflah Abou Ryad, membre du syndicat des pêcheurs, se méfie des promesses : « Il y avait déjà eu un accord en 2012 avec Israël et l’Egypte ; il prévoyait d’étendre la zone de pêche jusqu’à 9 milles, mais les Israéliens ne l’ont pas mis en application. » Les pêcheurs gazaouis ne se font pas beaucoup d’illusions sur la possibilité d’aller pêcher au large. Les Israéliens restreignent l’accès pour des raisons de sécurité. Et quiconque s’approche des limites autorisées, a le droit aux coups de semonce de la marine israélienne.
L’accord de cessez-le-feu prévoit l’extension progressive de la zone de pêche. Les pêcheurs sont autorisés pour le moment à pêcher jusqu’à 6 milles de la terre.AFP PHOTO / MOHAMMED ABED
■ Une priorité parmi toutes : rouvrir les écoles
Après 50 jours d’une guerre particulièrement violente et destructrice, le bilan est lourd : plus de 2 100 morts côté palestinien. L’unique centrale électrique est à l’arrêt. Des maisons, des hôpitaux et des écoles ont été détruits. La rentrée des classes devaient avoir lieu dimanche dernier ; elle se tiendra finalement un peu plus tard. Car il y a beaucoup de choses à faire avant de pouvoir accueillir les enfants, comme l’explique sur nos antennes Salvatore Lombardo, porte-parole l’office de secours et de travaux des Nations unies, l’UNRWA.