On voit l’intérêt que l’un ou les autres peuvent en retirer. Apparaître une nouvelle fois pour le premier comme l’incarnation de la “résistance”, alors qu’il est critiqué chez lui, surtout au moment où son adversaire de l’Autorité palestinienne tente de se refaire une virginité politique en défiant Israël aux Nations unies (où elle espère que la Palestine soit reconnue par une majorité d’Etat.)
Intérêt également pour le gouvernement israélien de montrer à sa population qu’il sait réactiver l’arme de la dissusion même s’il n’existe pas de réponse militaire (on le saurait) au problème politique posé par cette étroite bande de terre. D’autant que Gaza continue de vivre sous un régime d’exception, sans guère d’équivalent dans le monde. Le desserrement du blocus par Israël en juillet 2010, une étude d’OCHA (Nations unies) l’a montré en mars, a été sans grand effet (il faut se garder de l’illusion statistique du dernier rapport du FMI : passer de 0 à 1 n’est pas en la matière un signe de retour à la normale.)
On a tiré de ce rapport d’OCHA le tableau suivant qui prouve que sans le secteur informel que constitue le “business” des tunnels (vers l’Egypte), la reconstruction de Gaza, après l’offensive israélienne de décembre 2008-janvier 2009, serait quasiment au point mort.