Le bilan ne cesse de s’alourdir. Au moins 41 Palestiniens ont été tués lundi dans la bande de Gaza par des tirs de soldats israéliens à la frontière, où des milliers de personnes manifestent contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade américaine en Israël, selon le ministère de la Santé local.
La bande de Gaza est le théâtre de violents affrontements depuis la fin de la matinée contre l’inauguration de l’ambassade prévue lundi après-midi. Ces morts portent à 95 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis le début d’une protestation massive le 30 mars.
Plus de 500 Palestiniens ont été blessés lundi, a rapporté le ministère gazaoui.
Dans une déclaration écrite, le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale « exhorte l’Etat partie [Israël] à mettre immédiatement fin à l’usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens, à s’abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux ».
Les 18 experts indépendants de ce comité, qui dépend du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, se disent « gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues ».
« Horrible massacre »
L’armée israélienne a prévenu dimanche et lundi les Gazaouis par tracts distribués par les airs qu’ils exposaient leur vie en prenant part aux manifestations et qu’elle ne permettrait pas qu’on s’en prenne à la barrière frontalière, aux soldats ou aux civils israéliens riverains du territoire palestinien.
Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf al-Mahmoud, a exigé dans un communiqué une « intervention internationale immédiate pour stopper l’horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque ».
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que les Etats-Unis avaient perdu « leur rôle de médiateur » au Proche-Orient après leur décision de déménager leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Il a exhorté la communauté internationale à « jouer son rôle le plus rapidement possible » et à prendre des mesures pour mettre fin à « l’agression croissante d’Israël ». Il a exprimé son soutien à l’établissement d’un « Etat palestinien indépendant, avec Jérusalem pour capitale ». C’est « la seule solution pour une paix durable », a-t-il estimé.