Et quand le monde entier a vu ces images à la télévision où des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants s’engouffrent à travers les brèches du mur (détruit à l’ explosif), oui encore un mur, dans cette Palestine meurtrie, dont les frontières ne s’imposent qu’ à force de béton, de ferrailles et de barbelés, il y a ce sentiment de révolte et d’injustice qui nous prend à la gorge.
Mais qui sont ces gens-là, ces Gazaouis, lesquels, en l’espace de quelques jours, ont fait bélier par trop plein et trop longtemps d’enfermement, pour défoncer les murailles de leur ville assiégée. Ce sont des humains, comme vous et moi, qui n’aspirent qu’à vivre librement, normalement : se réveiller le matin, prendre leur café, emmener leurs enfants à l’école, aller au travail, acheter du pain et du lait, allumer la lumière.
Nous sommes au 21° siècle, n’est-ce pas ! Eh bien non ! Israël qui s’arroge « le droit » de vie et de mort sur les Palestiniens, décide sans conteste de débrancher le pouvoir sur leurs fonctions vitales. Qui dit mieux, qui dit mot ? Personne, pas même le Conseil de Sécurité, lequel, après des journées de consultations, n’arrive pas à prendre une Résolution « équilibrée ». Nulle nation libre et démocratique, parmi les Grands de ce monde n’arrive à prendre une Décision à la hauteur de ces principes et valeurs maintes fois affichées.
Sommes-nous à ce point aveugle, sommes-nous dans le brouillard ? Certes, le Hamas de Gaza l’assiégée, tire des roquettes, ô combien artisanales, sur Sdérot l’israélienne. Mais pourquoi ces roquettes sont-elles tirées ? Car , pourquoi aussi et surtout Israël vient-il, dans ce minuscule territoire déjà en souffrance, bombarder avec des missiles de haute définition et des chars de haute technologie, une population soumise aux pires conditions d’existence. Et cette soldatesque de l’Etat hébreu, est-elle censée « défendre le nationalisme israélien », quand elle fait ces incursions en territoire gazaoui, comme bon lieu lui semble .
Sommes- nous dans un cercle vicieux où on ne sait plus qui des roquettes ou des missiles est à l’origine du mal ? Non, et mille fois non !
Réfléchissons et soyons lucides. Qu’attendons-nous des Palestiniens ? Qu’ils arrêtent de tirer des roquettes sur le géant voisin israélien ! Soit. Et après. Qu’ils se tiennent tranquilles, doux et soumis dans le pré-carré d’enfer qu’on leur a prédestiné ? Oui, et que les creuses « négociations » qui ont commencé il y a longtemps continuent, reprennent, s’arrêtent- je ne sais plus- mais n’aboutissent jamais. Que la « Feuille de route » continue sa déroute et que le droit international, sans cesse bafoué, dans ce cas d’espèce, ne rime plus à rien.
Pathétiques images, reflets d’une non moins pathétique réalité où des centaines de milliers de Palestiniens s’élancent vers quelques espaces de liberté qu’ils s’octroient de gré et de force, et où ,en l’espace de quelques instants, ils s’en vont humer quelques bouffées d’air dans l’Egypte voisine.
A quand l’allègement du siège, à quand sa levée définitive, à quand le respect des droits humains des Palestiniens, et, peut on encore se le demander, à quand leurs droits politiques ? En ces temps où on assiste à un retour en force de valeurs néocoloniales qu’on a cru naïvement disparues, cette question doit être posée, aujourd’hui plus que jamais.
NB : Les brèches d’un mur peuvent cacher d’autres brèches dans d’autres murs qu’Israël s’obstine à implanter envers et contre tous.
Suzan el Farrah, une fille née à Gaza et qui respire à Nantes