Combien de ressortissants français devront être tabassés, arrêtés, emprisonnés puis expulsés par Israël pour que le gouvernement de la France réagisse ? La question est posée. Outre Salah Hamouri, avocat franco-palestinien en détention administrative depuis 351 jours, en moins de quinze jours, Sarah Katz, membre de l’Union juive française pour la paix (UJFP), et Pascal Maurieras, un marin syndiqué à la CGT, ont été traités comme des « terroristes » par Israël.
Leur crime ? L’un et l’autre se trouvaient à bord de bateaux qui cinglaient vers la bande de Gaza avec à leur bord des cargaisons d’équipements médicaux pour la population de ce territoire palestinien soumis à un terrible embargo israélien depuis onze ans, en toute illégalité. Au mépris du droit international ! Ces embarcations qui faisaient partie d’une Flottille pour Gaza – dont l’intention pacifique avait été rendue publique avant même le départ – ont été arraisonnées dans les eaux internationales par la marine israélienne.
L’arraisonnement est déjà en soi un acte grave. Mais Sarah Katz, sur le site de l’Humanité, a raconté l’attitude des soldats israéliens, particulièrement violents, n’hésitant pas à frapper, notamment avec des Taser – ces matraques électriques –, le capitaine du bateau ainsi que certains passagers. Des affirmations corroborées par Pascal Maurieras, revenu hier en France, et qui ont vivement fait réagir la CGT. « La capture d’un bateau humanitaire de la Flottille de la liberté, sur lequel se trouvait l’un de nos militants, nous a amenés à réagir très fermement et à interpeller le gouvernement, notamment en envoyant un courrier recommandé au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pour lui rappeler les faits et lui demander ses intentions quant à notre camarade alors emprisonné en Israël, explique Pascal Bouvier, membre de la direction confédérale de la CGT. Nous l’invitions à diligenter pour faire cesser les actes de piraterie militaire et maritime envers les convois humanitaires et pacifiques, à saisir les organisations internationales afin que le gouvernement israélien soit condamné lourdement et cesse de se comporter en violation du droit international et à ce que la France exerce de vraies actions pour faire respecter les droits des Palestiniens. »
Pour l’heure, aucune déclaration officielle française n’est venue condamner ce qui s’apparente pour beaucoup d’ONG à un acte de piraterie, ni les violences commises à l’encontre de ressortissants français.
Photo : CGT / Sylvain Goldstein