Un policier israélien arrêtant un jeune Palestinien à Jérusalem.
Israël a relancé massivement hier la colonisation en représailles à un gouvernement d’union palestinien agréé par la communauté internationale.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé, en deux temps, des projets de construction de plus de 3 000 logements de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. Israël a fort mal pris la reconnaissance internationale du cabinet palestinien de « consensus national », surtout de la part de son allié américain qu’il a accusé de « trahison ». « C’est la réponse sioniste appropriée quand on nous crache dessus. Je parle de nos voisins (palestiniens) mais aussi du reste du monde », a expliqué le ministre du Logement Uri Ariel, un colon, numéro deux du parti d’extrême droite Foyer juif, à la radio militaire. Toutefois, l’accélération de la colonisation a provoqué une passe d’armes au sein de la coalition au pouvoir en Israël, la ministre de la Justice Tzipi Livni, chef d’un parti centriste, la jugeant contre-productive. « C’est une nouvelle erreur diplomatique qui n’aidera pas Israël à rallier la communauté internationale contre le Hamas », a estimé Mme Livni à la radio militaire. Quant au leader de l’opposition, le travailliste Yitzhak Herzog, il a fustigé la « pyromanie politique » du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le nombre de mises en chantier de logements dans les colonies juives de Cisjordanie occupée a plus que doublé en 2013 par rapport à l’année précédente, passant de 1133 à 2534, selon des statistiques officielles israéliennes.
« Il est grand temps qu’Israël rende des comptes »
De son côté, en réaction à l’annonce israélienne, l’OLP a décidé de porter l’affaire devant l’ONU. Les Palestiniens avaient déjà saisi le Conseil de sécurité sur le dossier de la colonisation en février 2011. Ils pourraient aussi faire appel à la justice internationale, a indiqué un haut responsable palestinien. « Il est grand temps qu’Israël rende compte devant les organisations internationales de ses crimes de guerre, au premier rang desquels la colonisation », a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. Le statut d’État observateur ouvre à la Palestine l’accès à diverses conventions et organisations internationales. Début avril, M. Abbas avait signé les demandes d’adhésion de la Palestine à 15 accords et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, à la suite de la décision d’Israël de ne pas libérer comme prévu des prisonniers palestiniens.
En outre, en plus de geler le versement de 5,8 millions USD sur les 117 millions de TVA et de taxes douanières qu’il doit rembourser chaque mois à l’Autorité, Israël empêche les nouveaux ministres palestiniens de circuler librement entre la Cisjordanie et Gaza.
Enfin, l’Union européenne s’est dit « profondément déçue » par l’annonce du gouvernement israélien de la construction de logements supplémentaires pour les colonies et l’a appelé à « annuler » cette décision.