Le 28 avril Anne Paq a passé une 2ème journée (après celle du 26 avril au Festival du Film Engagé : écouter https://soundcloud.com/annepaq/inte... et voir http://www.france-palestine.org/Fil...) à Clermont-Ferrand pour témoigner de ce qu’elle a vu à Gaza et en Palestine.
Après une interview donnée au quotidien La Montagne (article disponible sur http://www.lamontagne.fr/auvergne/a...), Anne a rencontré une dizaine de militants de l’AFPS 63 pour une réunion d’échanges d’expériences et d’interrogations mutuelles, pendant 2 heures.
Elle a ensuite donné une conférence-débat pour présenter son expo photo « Gaza/Palestine 2014, une guerre contre un peuple » durant 1h30 à la SCOP Librairie des Volcans devant une trentaine de personnes (près de 60 en comptant les clients de la librairie qui se sont successivement attardés autour du patio). Cette expo photo bouleversante a été préparée en lien avec Evry Palestine, et documente les dégâts causés par l’armée israélienne, notamment aux familles et à leurs habitations, avec la volonté de massacrer la population (malgré la propagande sur les « frappes chirurgicales »). Elle montre en particulier des familles largement décimées par l’État israélien, et leurs enfants, afin de faire vivre leur mémoire. Rien n’a été fait pour la reconstruction durant les 9 mois qui ont suivi les destructions massives, et le peu qui est fait profite à Israël, qui continue le blocus y compris alimentaire. Anne a aussi présenté le travail des militants israéliens, palestiniens et internationaux du collectif Activestills, et la force de la photographie pour témoigner de ce que subissent les Palestiniens, et de la résistance populaire.
Puis Anne Paq et des militants AFPS se sont rendu au cinéma Le RIO pour la projection du film « Les shebabs de Yarmouk » et l’animation du débat avec les 63 spectateurs venus voir ce film. Durant le débat, la discussion a porté notamment sur la question des réfugiés palestiniens qui souffrent de génération en génération de la non-application par Israël de leur droit au retour voté par l’ONU en 1948, ainsi que sur les difficultés particulières des réfugiés en Syrie, du fait de la guerre civile et de ses conséquences dramatiques sur le camp de Yarmouk bombardé, assiégé et affamé par le régime. Le lien a aussi été fait avec la situation des migrants qui se noient en Méditerranée.
Les discussions se sont poursuivies devant un stand de l’AFPS 63 (tracts sur la Syrie, sur les prisonniers, sur BDS TEVA, …) et un stand de vente des photos d’Anne Paq.
Parmi les messages forts laissés par Anne et partagés par nombre de militants et de citoyens du 63 rencontrés durant ces deux jours on peut noter les suivants : la situation à Gaza est catastrophique en termes humanitaires mais il ne faut pas se focaliser que sur cet aspect, il faut toujours revenir à la situation en termes politiques et à la complicité de la communauté internationale et du gouvernement français ; la question des réfugiés est centrale ; la fascisation de l’État et de la société israélienne, où le mouvement anticolonial est à la peine ; il faut être de plus en plus offensifs dans nos actions de soutien, appeler un crime de guerre ou contre l’humanité par son nom, et ne pas se laisser impressionner par les amalgames faits avec un soi-disant antisémitisme ; le commerce juteux des armes est à la fois cause et conséquence des massacres de Gaza et doit faire l’objet de campagnes de dénonciation et d’embargo plus virulentes auprès des élus et en direction du public ; si rien n’est fait pour arrêter Israël, de nouveaux massacres se produiront ; le boycott d’Israël est un des principaux leviers que nous ayons encore au niveau international, malgré les difficultés à le mener en France (où la mobilisation pour Gaza en 2014 a été faible, comparée au Royaume Uni, ce qui doit nous interroger sur les particularités de notre pays) ; dénoncer les accords UE-Israël.