Emad Abu-Shamsiyah habite une petite maison dans la vieille ville d’Hébron avec sa femme et ses cinq enfants. Depuis deux mois, le vidéaste vit dans la peur de représailles après avoir tourné une vidéo montrant l’exécution de Abdel Al-Sharif.
Menaces, insultes, le Palestinien ne regrette pourtant pas d’avoir sorti sa caméra : « Je suis fier que cette vidéo ait fait du bruit. Cette vidéo montre un véritable crime commis par ce soldat. Sans cette vidéo, personne n’aurait pris conscience de cette réalité. Donc je ne regrette pas d’avoir eu ce réflexe, maintenant tout le monde a pu voir ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas un cas unique mais j’ai au moins pu documenter un cas de meurtre d’un Palestinien par un soldat israélien. »
De plus en plus, les militants palestiniens filment les agissements des colons ou des soldats israéliens.
Membre d’une l’organisation de jeunesse contre la colonisation à Hébron, Moufid Sharabati utilise volontiers cette méthode pour alerter sur la situation : « Nous, dès que l’on peut, on fait des vidéos. Les vidéos sont devenues, pour nous, une arme pour montrer ce qu’il se passe chez nous. C’est un outil que l’on utilise pour notre résistance pacifique. Et on a bien compris que cela pouvait changer la donne. »
Malgré les menaces, Emad Abu-Shamsiyah n’a reçu aucune protection. Sa vidéo est pourtant utilisée par le tribunal militaire israélien comme preuve à charge contre le soldat poursuivi.