À Bayonne, des personnes ont été blessées parce que musulmanes, et des locaux ont été incendiés parce qu’il s’agit d’une mosquée. Ces actes criminels expriment une forme de haine, l’islamophobie, qui n’a rien à voir avec la libre critique des religions : c’est une forme de racisme punie par la loi et le plus souvent associée au racisme anti-arabe.
La manière dont les pouvoirs publics ont traité cet attentat ignoble n’a pas été à la hauteur de ce que nous pouvons attendre de notre République. Cela ne peut qu’ancrer le sentiment d’un « deux poids, deux mesures » et d’une profonde injustice. Cela ne peut que réveiller les ressentiments de la période coloniale, dont la société française ne s’est pas encore guérie faute d’avoir su la regarder en face. L’Association France Palestine Solidarité, qui s’est aussi exprimée pour condamner des actes antisémites, tient à marquer son refus de toutes les formes de racisme, et assure ses compatriotes qui en sont victimes, quelle que soit leur origine, de sa profonde solidarité.
À l’autre bout de la Méditerranée, l’idéologie raciste et suprémaciste de l’État d’Israël et d’une partie de sa majorité juive se développe, encouragée par un sentiment d’impunité et associée à la négation même de l’existence des Palestiniens et de leurs droits. Elle vient s’allier avec les fascistes du monde entier et menace nos libertés.
Le combat que nous menons contre cette injustice est un combat pour l’humanité, pour le Droit et pour la justice. Tous nos concitoyens, quelles que soient leur origine, leur croyance ou leur culture, sont les bienvenus pour que nous le menions ensemble.
Les lois de la République sont là pour nous protéger, dans notre diversité, et préserver le « vivre ensemble ». Nous n’acceptons aucune instrumentalisation du combat anti-raciste, et tenons à rappeler que la première d’entre elles consiste à utiliser la lutte contre l’antisémitisme pour tenter de faire taire les critiques de l’État d’Israël et de sa politique.
C’est sur ces principes, dans le dialogue avec nos partenaires engagés dans le combat contre le racisme et pour la défense des droits de l’Homme, et dans une profonde solidarité avec les victimes des actes racistes quels qu’ils soient, que nous proposerons aux adhérents de l’AFPS de se déterminer sur leur participation aux manifestations organisées les 9 et 10 novembre dans différentes villes de France.
Le Bureau national de l’AFPS, 8 novembre 2019