Salwah Bakr est une mère inconsolable. Cela fait presque un an que cette Palestinienne de Gaza a perdu son fils de 12 ans. Et les souvenirs reviennent en ce mois de ramadan sacré pour les musulmans. « Je me souviens l’an dernier quand Mohamed faisait le ramadan, qu’il allait au souk pour faire des courses, dit-elle entre deux sanglots, le ramadan n’a aucun goût cette année ».
Le 16 juillet 2014, en pleine guerre, Mohamed et trois de ses cousins jouent sur la plage de Gaza lorsqu’ils sont fauchés par un bombardement israélien. Les quatre enfants meurent sous les yeux de la presse internationale qui soupçonne une bavure. L’armée israélienne ouvre alors une enquête. Mais elle vient de la refermer, il y a dix jours, faute de preuve quant à un éventuel délit criminel. Selon le rapport des militaires, « l’attaque a été menée contre des hommes que les soldats pensaient être des forces navales du Hamas ».
« Les médias étaient présents, ils ont tout filmé »
La mère de Mohamed crie à l’injustice : « Les Israéliens ont fermé l’enquête, car ils ne veulent pas se condamner eux-mêmes en disant qu’ils ont commis un crime. Mais c’est clair, c’est un crime contre nos enfants. Les médias étaient présents. Ils ont tout filmé. Il n’y avait pas de résistants à côté d’eux, pas de tirs de roquettes. C’était de simples enfants jouant sur la plage. Nous sommes une famille de pêcheurs et nos enfants aiment jouer au bord de la mer ».
Salwah Bakr en appelle à la communauté internationale pour que l’enquête soit rouverte. Et que la mort de son enfant ne reste pas impunie. De son côté, la commission d’enquête de l’ONU qui a rendu ce lundi son rapport concluant à de « possibles crimes de guerre », commis durant la guerre à Gaza, se dit « perturbée par la décision d’Israël de clore l’enquête criminelle […] sur la mort des quatre enfants. Des journalistes étrangers et de nombreux Palestiniens témoins de la scène ne semblent pas avoir été interrogés, ce qui pose la question de la minutie de l’enquête » israélienne.