- Des juifs orthodoxes dans un bus à Bethléem, en Cisjordanie, le 15 octobre 2013. (Baz Ratner / Reuters)
Palestiniens et Israéliens séparés. Les Palestiniens de Cisjordanie se rendant chaque jour en Israël pour y travailler n’ont plus le droit depuis mercredi 20 mai d’utiliser les mêmes autobus que les Israéliens pour revenir chez eux, a indiqué une responsable du ministère de la Défense.
Dans le cadre d’un projet pilote prévu pour durer trois mois, "les Palestiniens qui travaillent en Israël devront, à partir de mercredi, revenir chez eux par le même point de passage sans prendre les autobus utilisés par les résidents de Judée-Samarie", la Cisjordanie occupée, a indiqué cette responsable, qui a requis l’anonymat.
Une mesure réclamée par les colons
Parmi les milliers de Palestiniens employés en Israël, qui passent par l’un des quatre postes de contrôle chaque jour pour se rendre sur leur lieu de travail, certains avaient l’habitude de revenir chez eux à bord de bus desservant des colonies israéliennes qui passaient à proximité de leur domicile. Ce n’est plus possible : ils doivent désormais revenir par les mêmes points de passage. Une fois revenus en Cisjordanie, les Palestiniens doivent prendre des autobus palestiniens et non plus israéliens.
Selon la radio publique, le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, à l’origine de cette décision, "tirera les leçons de cette expérience à l’issue de la période d’essai de trois mois". La radio a précisé que le ministre estime que ces dispositions vont permettre de "mieux contrôler les Palestiniens qui sortent d’Israël et de réduire les dangers de sécurité". Cette mesure était réclamée par le lobby des colons de Cisjordanie occupée depuis plusieurs années.
Cette règle pourrait allonger le parcours de certains Palestiniens de deux heures. Des organisations de défense des droits de l’homme promettent de l’attaquer devant la justice. "C’est une mesure honteuse et raciste qui abaisse Israël. Nous nous battrons avec toutes les armes légales possibles", promet l’avocat de l’ONG israélienne Yesh Din, cité par le journal Haaretz (en anglais).