Information confirmée par Mahmoud Abbas, qui faisait du vote à Jérusalem [1]a condition nécessaire à la tenue du scrutin, au cours d’une conférence de presse tenue à Gaza : "aujourd’hui, j’ai reçu des assurances américaines que les élections ainsi que la campagne électorale auront lieu à Jérusalem selon les modalités qui avaient été appliquées lors des législatives de 1996. Par conséquent les élections auront lieu le 25 janvier à la date prévue".
Le Président palestinien a appelé les groupes armés à ne pas commettre d’actions violentes afin de ne pas entraver les élections et de ne pas donner une image négative.
De son côté Shaul Mofaz, le ministre de la Défense israélien, a déclaré que les mêmes règles appliquées lors des élections précédentes seraient appliquées. De ce fait, sur les 120 000 électeurs palestiniens de Jérusalem-Est, seuls 5767 seront autorisés à voter, dans quelques bureaux de poste. Les autres devront se rendre dans des bureaux de vote de la banlieue de Jérusalem en Cisjordanie.
Les candidats aux élections législatives ont rejeté les exigences israéliennes : "tous ceux qui veulent faire campagne à Jérusalem devront en faire la demande préalable à la police." Ceux qui se réclament du Hamas ne recevront évidemment pas cette autorisation. En outre la
police exige d’être mise au courant à l’avance des meetings électoraux et que les affiches ne soient collées que sur les panneaux dans des endroits désignés par les autorités israéliennes.
11 listes vont s’affronter, dont celle du Hamas, qui, pour la première fois participe aux élections législatives.
Alors que les arrestations de militants du Hamas par les forces israéliennes d’occupation se multiplient en Cisjordanie (14 militants arrêtés à Tulkarem et dans le camp de réfugiés, le 12 janvier), le mouvement, en hausse dans les sondages, et qui s’est doté d’une chaîne de télévision, menace la suprématie du Fatah jusque dans ses bastions.
Ainsi Saeb Erekat, l’un des dirigeants palestiniens chargé des négociations de paix avec Israël, qui n’a jamais été éclaboussé par les affaires de corruption, pourrait être mis en difficulté à Jéricho fief du Fatah où il se présente, bien qu’il possède encore, pour l’instant, une avance confortable.
Par ailleurs, le chef des brigades Al Aqsa à Jénine a déclaré le 11 janvier que les Brigades ne laisseront pas les élections avoir lieu dans le district "aussi longtemps que l’occupation persiste et que la ville subit les incursions et la terreur militaire au quotidien†" et a demandé aux observateurs internationaux de quitter la ville.
Enfin les émissaires américains au Proche-Orient ont rencontré, vendredi 13 janvier, Ehoud Olmert, Premier ministre par intérim d’Israël, puis le Président de l’Autorité palestinienne.
Israël et les Etats-Unis sont inquiets des résultats des sondages qui montrent une forte progression du Hamas (le Fatah obtiendrait 35% des voix, le Hamas 31%).
Si le score du Hamas contre le Fatah est tel que Mahmoud Abbas doive l’associer au pouvoir, Washington réexaminera rapidement son aide aux Palestiniens, déclarait-on de source diplomatique américaine après que le secrétaire d’Etat américain adjoint David Welch ait rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah ce vendredi.