Ce gouvernement, désigné pour une durée de six mois au maximum, aura pour mission principale d’organiser des élections présidentielle, législatives ainsi que celles du Conseil national palestinien, le Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine, ainsi que le lancement de la reconstruction de la bande de Ghaza. C’est ce qu’affirment, depuis dimanche, des responsables de haut rang des deux principales factions palestiniennes à la suite d’une rencontre, une nouvelle, entre des représentants du Fatah et du Hamas au Caire, la capitale égyptienne. Ces informations porteuses d’optimisme ont été accueillies avec beaucoup de méfiance dans les Territoires palestiniens, tellement les gens ont été déçus de voir plusieurs accords passés rester lettre morte, sans application sur le terrain. Les déclarations négatives de certains pôles au niveau du Fatah et du Hamas, comme Azzam El Ahmad et Mahmoud Ezzahar, ou celles des porte-parole des deux camps, peu de jours seulement et parfois quelques heures avant cet important accord des deux entreprises respectives auquel ont participé le président de l’Autorité palestinienne et du Fatah, Mahmoud Abbas, et le président du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal – ont accentué le doute qui règne dans les milieux populaires et politiques quant à la sincérité des deux parties d’appliquer, cette fois-ci leur accord sur le terrain.
Azzam El Ahmad, membre du comité central du Fatah a déclaré, mardi, que l’accord du Caire est « celui de la dernière chance ». Il faut dire que cet énième accord intervient à un moment où beaucoup d’observateurs palestiniens commençaient à éprouver de véritables craintes de voir les territoires palestiniens définitivement divisés en deux entités, avec deux systèmes politiques différents, à l’image de la Corée, devenue Corée du Nord et Corée du Sud en 1948 ou, plus récemment, le Soudan scindé en deux avec l’indépendance du Soudan Sud. Ce scénario est le rêve des gouvernants israéliens, qui ont tout fait pour diviser les Palestiniens. La classe politique palestinienne, incapable depuis le putsch armé du Hamas en juin 2007 dans la bande de Ghaza de résoudre le problème de la division qui menace la cause nationale palestinienne, est-elle devenue, subitement, plus sensible aux appels de son peuple ? C’est en tout cas ce qu’espère le peuple palestinien qui ne permettra en aucun cas et à qui que ce soit de porter atteinte à son rêve de vivre, un jour, dans une Palestine indépendante et unifiée.