Le CCR et le PCHR ont déposé plainte aujourd’hui contre Avi Dichter, l’ancien directeur des services de sécurité israéliens (GSS) au nom des Palestiniens qui ont été tués ou blessés pendant une attaque aérienne sur Gaza en 2002. L’attaque s’est déroulée juste avant minuit le 22 juillet 2002, quand les forces de défense israéliennes (IDF) ont lâché une bombe d’une tonne sur al-Daraj, un quartier résidentiel de la ville de Gaza, dans les Territoires Occupés Palestiniens.
L’attaque a fait 7 morts adultes et huit enfants, dont la femme et les trois jeunes enfants du plaignant Ra’ed Matar de même que la femme et deux des jeunes fils du plaignant Mahmoud al-Huweiti. Elle a blessé plus de 150 autres personnes dont le plaignant Marwan Zeino, dont la colonne vertébrale a été brisée.
L’attaque a été très largement condamnée par la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, à l’époque. Le 23 juillet 2002 le porte-parole de la Maison Blanche auprès des médias, Ari Fleisher, déclarait que le président Bush condamnait cette « attaque délibérée contre un bâtiment où on savait que des civils se trouvaient ». Pourtant ces attaques contre des civils se poursuivent et l’IDF mène, jusqu’à ce jour, des attaques aériennes régulières contre des quartiers résidentiels dans les Territoires Occupés Palestiniens.
Dans l’affaire traitée ce jour Dichter, alors directeur des services généraux de sécurité israéliens, est accusé de crimes de guerre pour sa participation à la décision de lâcher la bombe sur le quartier résidentiel, et porte accusation que les services des GSS ont fourni les informations nécessaires et ont donné l’ aval final qui a déclenché l’attaque. Dichter s’est vu notifier l’accusation hier soir à 22h30. Il a quitté les GSS au début de cette année et travaille à l’Institution Brookings à Washington D.C.
L’avocate de CCR, Maria LaHood, a déclaré : « La plainte déposée aujourd’hui s’inscrit dans un mouvement critique international qui demande des comptes à l’étranger aux responsables de crimes de guerre et d’autres violations des droits humains quand leurs gouvernements ne veulent pas le faire. Des attaques délibérées contre des civils ne peuvent pas être tolérés par la communauté internationale. »
Raji Sourani, directeur du PCHR, a lui déclaré : « Justice doit être rendue finalement aux familles palestiniennes, parties dans ce procès, qui ont souffert énormément à cause de la décision de Dichter de bombarder le quartier d’al-Daraj. Ces familles représentent des dizaines de Palestiniens qui ont souffert et continuent de souffrir à cause des actions de Dichter. »
Les plaignants sont représentés par Jennifer Green et Maria LaHood du CCR et du PCHR et par les conseils du CCR, Judith Brown Chomski et Michael Poulshock.