Un Palestinien a été tué jeudi par des tirs de l’armée israélienne dans la bande de Gaza et un autre a succombé à des blessures subies il y a plusieurs jours, rapportent les autorités de santé palestiniennes.
Ces décès portent à 19 le nombre total de Palestiniens tués en une semaine de rassemblements de protestation à la frontière entre Israël et l’enclave palestinienne.
L’armée israélienne dit avoir visé jeudi, à l’aide d’un aéronef, un militant armé près de la clôture hautement sécurisée séparant les deux territoires.
Des dizaines de milliers de Palestiniens ont entamé vendredi dernier par des rassemblements à la frontière un mouvement de protestation de six semaines en vue de réclamer le retour en Israël des réfugiés palestiniens de 1948 et de leurs descendants.
Seize Palestiniens ont été tués par des tirs de l’armée israélienne lors de ce premier jour de protestation, selon les services médicaux palestiniens.
Un autre manifestant est mort mardi.
Un homme de 33 ans touché par balles il y a plusieurs jours près d’un des villages de tentes érigé à la frontière a succombé jeudi à ses blessures, précisent les autorités sanitaires de la bande de Gaza.
L’armée israélienne a reconnu tirer à balles réelles sur les individus qui chercheraient à saboter la clôture frontalière, pousseraient des pneus enflammés vers la frontière ou jetteraient des pierres sur les militaires. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a prévenu cette semaine que toute personne s’approchant de la clôture risquait sa vie.
Certains des Palestiniens tués ont été identifiés par les deux camps comme des membres de groupes armés, dont la branche armée du Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
Le Hamas verse de l’argent aux victimes
Israël a refusé une enquête indépendante comme l’ont réclamé le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.
La plupart des manifestants qui s’étaient joints aux rassemblements de vendredi dernier ont repris leur travail cette semaine mais les organisateurs attendent à nouveau beaucoup de monde ce vendredi, jour férié dans les pays musulmans.
Le Hamas a annoncé jeudi qu’il verserait 3.000 dollars aux familles des personnes tuées lors des rassemblements, 500 dollars aux blessés dans un état critique et 200 dollars aux blessés légers.
Les autorités israéliennes dénoncent ces récompenses qui, disent-elles, ne font qu’encourager la violence. Les Palestiniens considèrent comme des martyrs leurs camarades tués dans des violences avec les forces israéliennes.
Des manifestants disent vouloir noyer la zone frontalière dans une épaisse fumée noire vendredi grâce à des pneus enflammées et utiliser des miroirs ou des lasers pour distraire l’attention des tireurs d’élite de l’armée israélienne. "Nous sommes préparés à tout scénario", a déclaré le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan à la radio de l’armée israélienne.
Le mouvement doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la "Nakba" ou "catastrophe", marquant le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948.