Selon la documentation du PCHR, au cours de la période étudiée du 1er juillet 2002 au 31 mars 2003 [1], les forces d’occupation israéliennes ont rasé 3135,5 donums [2] de terre agricole palestinienne et détruit des douzaines de réseaux d’irrigation, des pompes à eau, ruches, bétail et volailles et des entrepôts agricoles dans la Bande de Gaza.
Pendant cette période aussi, les forces israéliennes d’occupation ont démoli complètement 494 maisons palestiniennes et en ont endommagé des centaines d’autres dans la Bande de Gaza, faisant de 4499 civils palestiniens (environ 642 familles) des sans abri [3].
Depuis le début de l’Intifada al-Aqsa jusqu’au 31 mars 2003, les forces israéliennes d’occupation ont rasé un total de 16466 donums de terre agricole dans la Bande de Gaza. Ceci constitue approximativement 10% de la surface totale de terre agricole dans la Bande de Gaza.
La Bande de Gaza demeure une des régions du monde où la population est la plus dense ; environ 1,3 million de Palestiniens vivent sur 58% de l’ensemble des 365 kilomètres carrés constituant la surface géographique de la Bande de Gaza. Les 42 % restants, soit au moins 180 km2 sont contrôlés par les forces israéliennes d’occupation. Cette terre est utilisée pour l’installation de colonies illégales, de routes de contournement et de zones tampon autour des colonies et de leurs routes personnelles. Le PCHR s’inquiète des répercussions sévères, sur la productivité du secteur agricole palestinien, de cette destruction continuelle et de la confiscation de facto des terres agricoles palestiniennes.
Depuis le début de l’Intifada al-Aqsa jusqu’au 31 mars 2003, les forces israéliennes ont complètement démoli 1064 maisons palestiniennes dans la Bande de Gaza, faisant 9943 civils palestiniens sans abri (1421 familles). Ces familles n’ont reçu aucune forme d’indemnisation ni de dédommagement de la part du gouvernement ou des militaires israéliens pour leur pertes.
La ville de Rafah et le camp de réfugiés, situés dans le sud de la Bande de Gaza proche de la frontière avec l’Egypte, ont été le centre de la politique israélienne de démolition de maisons dans les Territoires Palestiniens Occupés.
Depuis le début de l’Intifada al-Aqsa jusqu’au 31 mars 2003, les forces d’occupation israéliennes ont démoli 572 maisons palestiniennes à Rafah, soit approximativement 53,8% du nombre total de maisons démolies par les forces iraéliennes d’occupation dans la Bande de Gaza. Plusieurs milliers d’habitations palestiniennes ont aussi été endommagées, beaucoup d’entre elles étant devenues inhabitables. Des centaines de familles sont devenues sans abri. Pendant la période concernée, les forces israéliennes d’occupation ont démoli complètement 319 maisons à Rafah, soit approximativement 64,6% du nombre total de maisons démolies dans la Bande de Gaza pendant la même période. La plupart de ces démolitions ont été faites dans la région de Rafah qui est située le long de la frontière avec l’Egypte.
Il est visible que les forces d’occupation israéliennes cherchent à établir une zone tampon arasée pour étendre leur contrôle au delà de la frontière. A travers la création de ces zones tampons, les forces d’occupation essaient visiblement aussi d’étendre les liaisons de transport entre le bloc de colonies "Gush Qatif", qui est installé illégalement sur le territoire palestinien, et Israël.
La politique militaire israélienne continue d’arasement et de confiscation de la terre a conduit à une réduction majeure de la production agricole à travers les Territoires Occupés. Les activités agricoles étant la source principale de revenu pour les Palestiniens, particulièrement dans la Bande de Gaza, la baisse de la production agricole a des répercussions non seulement sur la disponibilité des produits pour le marché des ménages, mais aussi plus largement sur le développement économique des Territoires Occupés.
La politique israélienne d’arasement de la terre et de démolition des maisons a aussi un impact désastreux sur l’environnement, y compris sur les ressources en eau dans la Bande de Gaza. Les forces d’occupation ont détruit un nombre important de puits et de réseaux de conduite, contaminant l’approvisionnement en eau, et ont aussi interdit la création de nouveaux puits. De plus, elles ont détruit ou endommagé les évacuations des égouts et les infrastrucures de broyage des ordures. Des experts locaux et internationaux ont attiré l’attention sur les conséquences potentielles sur l’environnement des actions israéliennes telles que l’enlèvement des dunes de sable, la destruction des arbres et des cultures, ce qui peut contribuer à la désertification de la Bande de Gaza.
Le PCHR soutient que la destruction des ressources agricoles, avec l’arrachage des arbres, la destruction des cultures, l’arasement et le refus d’accès aux terrains agricoles, la démolition des maisons palestiniennes et autres aménagements, sont imposés par les forces israéliennes d’occupation comme une forme de punition collective de l’ensemble du peuple palestinien.
Les Israéliens prétendent souvent que ces opérations sont conduites pour des raisons de sécurité, que les feuillages et les biens détruits servent d’abri pour des attaques de cibles israéliennes dans les Territoires Palestiniens Occupés. Cependant la preuve est rarement fournie pour appuyer de telles affirmations et l’échelle à laquelle ces opérations sont conduites, l’absence de préavis, le défaut de dédommagement, la violence avec laquelle ces opérations sont souvent menées ne vont pas à l’appui des affirmations israéliennes.
De plus, ces zones d’arasement de terrains et de démolitions sont presque invariablement situées autour des colonies et près des frontières ; elles créent de ce fait des zones tampon qui sont incorporées de facto dans les colonies ou bordures de contrôle, en empêchant l’accès à la terre. Ce refus de l’accès à la terre est généralement renforcé par des clôtures ou des tirs de snipers, ou par des arrestations et des emprisonnements de Palestiniens qui tentent de pénétrer sur le terrain pour entretenir les récoltes, ou assembler des outillages ...