Jawaher Abu Rahma, jeune militante palestinienne pacifique contre le mur israélien de l’annexion de la Palestine, est décédée dans le village palestinien de Bil’in dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.
Le 1er janvier 2011, l’armée israélienne transmettait aux médias une version qui attribuait le décès de Jawaher Abu Rahma à une maladie chronique et qui mettait même en doute sa présence à la manifestation hebdomadaire de Bil’In.
Dans une déclaration datée du 19 janvier 2011, l’armée israélienne revient sur cette question et reconnaît que Jawaher Abu Rahma a participé à la manifestation de Bil’in le dernier vendredi de 2010, qu’elle a inhalé du gaz lacrymogène tiré par l’armée sur les manifestants et qu’elle a ensuite été transportée vers l’hôpital de Ramallah. Elle n’est pas allée jusqu’à attribuer le décès au gaz inhalé, mais cette version contredit les mensonges, repris dans les médias, diffusés précédemment par l’armée.
Jawaher était bel et bien à la manifestation, elle a eu droit à un nuage de gaz, elle s’est effondrée devant plusieurs témoins palestiniens, israéliens et internationaux qui ont essayé de la secourir avant son transport à l’hôpital. Le rapport du médecin qui a tenté de la sauver dit que « Jawaher Abu Rahma est décédée d’une crise cardiaque due à une insuffisance pulmonaire qui a été causée par l’inhalation de gaz lacrymogène … ».
Nous savons que Jawaher n’est pas la première victime (son frère Bassam Abu Rahma est mort à la suite d’un tir tendu en pleine poitrine en avril 2009). Elle doit en être la dernière, ce qui signifie que tout doit être mis en œuvre pour mettre fin à cette inadmissible impunité de l’État d’Israël. Le gouvernement israélien veut briser par les arrestations, les assassinats, les incursions nocturnes de terreur, toute forme de résistance et notamment la résistance populaire non violente menée par les villageois de Bil’In, Al Ma’sara, Ni’lin, Nabi Saleh …. Cette résistance qui a pour but de mettre fin à l’occupation, à la colonisation et à l’expropriation des terres palestiniennes et qui jouit du soutien grandissant de militants anti-colonialistes israéliens et internationaux.
Le gouvernement français est parfaitement au courant, grâce à la représentation française à Jérusalem, de ce qui se passe dans ces villages en lutte. Il doit agir pour mettre fin à cette dramatique situation. On ne peut pas se cacher derrière la soi-disant souveraineté d’un État ami. Les crimes sont en effet commis par une puissance occupante contre une population qui subit l’occupation dans des territoires internationalement reconnus comme occupés.
La communauté internationale, et plus particulièrement le gouvernement français, doivent exiger, comme le réclame la « coordination des comités populaires », une commission d’enquête indépendante sur les circonstances du décès de Jawaher Abu Rahma. L’armée israélienne, accusée par un rapport des Nations unies de crimes de guerre et possibles crimes contre l’Humanité lors de l’offensive "Plomb durci" contre la population de Gaza, qui pratique la désinformation, et qui surtout est l’accusée principal de ce drame, ne peut mener ce travail d’une façon crédible.