Moi qui ai vécu huit mois de liberté en France et en Europe , huit mois de rencontres et des conférences, huit mois de déplacement et de contacts lors de mon séjour en France entre mars et octobre 2009 afin de soutenir ma thèse à l’université paris8 de Saint-Denis .
Pendant ces huit mois j’étais reçu comme un roi partout par des associations et des organisations de solidarité avec notre cause, pendant cette période j’étais entouré par des amis très sympas qui m’ont soutenus, qui m’ont aidé pendant mon éloignement de ma famille, de ma ville et de mon pays.
J’ai eu l’occasion de rencontrer des centaines des personnes , j’ai fait des dizaines de conférences.
Pour parler de Gaza sous blocus , pour évoquer la souffrance d’un million et demi des habitants isolés et enfermés dans leurs villes et villages dans la bande de Gaza ; mais surtout pour passer le message , le message de la volonté de cette population confiante, une population résistante qui continue à vivre à coté des ruines de leurs maisons mais qui garde l’espoir d’un lendemain meilleur : un lendemain de paix et d’espoir .
On peut dire que après mon retour à Gaza cette semaine je suis en train d’affronter une réalité , une réalité pas nouvelle pour moi certes mais une réalité choquante pour quelqu’un qui a beaucoup voyagé en France et en Europe et qui a fait des milliers de kilomètres pendant son séjour en France et qui n’arrive pas à se déplacer entre les villes et les villages ici vu la situation actuelle et le blocus imposé depuis plus de 3 ans .
On peut dire que la vie d’un Gazaouis est très dure pas seulement à cause de blocus et l’isolement mais il ne faut pas oublier la division et ses conséquences graves sur le travail des institutions et des associations publiques et non gouvernementales dans la bande de Gaza ; c’est vrai que le deux secteurs qui résistent bien en l’occurrence : l’éducation et la santé continuent à fonctionner avec beaucoup de courage et détermination mais les difficultés sont toujours là.
Mon retour à Gaza n’était pas facile et pourtant j’ai été soutenu par le consulat général de France à Jérusalem qui fait des efforts remarquables pour aider les Palestiniens de Gaza à sortir et y revenir mais ce sont toujours les Israéliens avec leur politique arbitraire qui délivrent l’autorisation aux Gazaouis .
Le consulat de France m’a beaucoup aidé le mois de mars dernier quand j’ai quitté Gaza pour joindre Paris via Amman en Jordanie en passant par le pont Alenby accompagné par l’attaché linguistique au consulat de France à Jérusalem , cette personne très solidaire qui m’a accompagné dans mon voyage de retour à Gaza ce mois d’octobre, un voyage plein de difficultés imposées par les soldats israéliens sur le passage d’Alenby et qui attendait depuis 7 heure de matin pour m’accompagner en voiture diplomatique jusqu’au passage d’Erez pour rentrer chez moi à Gaza .
Le consulat de France qui continue de soutenir le département de français à l’université Al-Aqsa de Gaza et maintien l’ouverture du seul centre culturel étranger de Gaza ; le centre culturel français , déploie beaucoup d’efforts pour faciliter la participation des francophones de Gaza à des stages , des séminaires et des programmes des bourses universitaires organisés en France mais ce sont les autorités israéliennes qui ne facilitent pas cette mission .
C’est vrai je suis très heureux d’arriver finalement chez moi dans ma ville natale Gaza , de retrouver ma famille de retrouver mes étudiants et de retrouver mon département de français mais j’aurai besoin de beaucoup de temps pour affronter cette réalité toute à fait différente de la réalité en Europe et en France, après des mois et des mois de liberté je suis revenu à ma prison , après cette belle période d’entourage je suis de nouveau isolé et enfermé dans une ville qui continue à résister et à subir le blocus , l’enfermement et les difficultés de la vie quotidienne .
Gaza est toujours sous blocus rien n’a changé à Gaza dix mois après la fin de l’agression israélienne contre sa population civile ; les frontières sont toujours fermées et les passages qui relient la bande de Gaza à l’extérieur s’ouvrent une fois ou deux fois par semaine pour permettre à quelques camions d’acheminer une petite quantité de médicaments et de produits alimentaires, beaucoup de produits sont interdits d’entrer à Gaza par ordre militaire israélien et y compris les matériaux de construction mais le plus grave chez cette population c’est l’absence de perspective pour l’avenir avec la poursuite de blocus d’une part et le maintien de la division d’autre part .