5 ans tout juste après la provocation de Sharon qui a fait éclater l’Intifada al-Aqsa, la politique coloniale criminelle du gouvernement israélien apparaît à nouveau au grand jour et l’image d’homme de paix que Sharon a tenté de vendre au monde qui le regarde d’un oeil bienveillant a volé en éclats.
En quatre jours en Palestine occupée, les attaques ciblées, bombardements et arrestations massives illustrent clairement la stratégie du gouvernement israélien : réduire la résistance palestinienne.
Depuis quatre jours, le « désengagement » de Gaza montre son véritable visage : Gaza « libérée » est une réserve d’indigènes close de murs et de barbelés, que l’armée israélienne attaque maintenant de l’extérieur, par air pour le moment, dans l’attente d’une grosse offensive terrestre annoncée.
Ces attaques aériennes israéliennes menées par des hélicoptères de combat et des avions de chasse F 16 ont visé des bâtiments civils. Les destructions sont massives, les blessés nombreux, dont des enfants..
Condamnées par la Présidence de l’Union Européenne et le Quartette, ces attaques s’accompagnent en Cisjordanie d’une opération d’arrestations de masse : près de 400 personnes en 3 nuits, dont de nombreux candidats aux élections législatives palestiniennes que Sharon a décidé de perturber en voulant interdire la participation du Hamas.
Le bouclage de la Cisjordanie est total, les check-points interdisent les déplacements, les jeeps israéliennes patrouillent Ramallah chaque nuit et envahissent des villages près de Naplouse ou Jénine, tandis que les colons attaquent des militants de la solidarité internationale avec la Palestine à Hébron.
Lundi 26 septembre le dirigeant des Brigades al-Aqsa à Jénine a échappé à une attaque ciblée mais deux résistants ont été assassinés à Gaza par des missiles tirés d’hélicoptère sur leur voiture. Cette politique d’ « assassinats ciblés » qui vise les dirigeants de la résistance est une violation grave du droit international et les dirigeants israéliens s’étaient engagés à y mettre un terme lors du sommet de Charm el Cheikh en janvier 2005.
Le prétexte officiel de ces attaques massives contre le peuple palestinien est le tir à partir de Gaza de nombreux missiles artisanaux contre la ville de Sdérot au sud d’Israël.
Menés par le Hamas, ces tirs répondaient à l’assassinat de trois militants à Tulkarem. Déjà à Tulkarem le 25 août, 5 jeunes Palestiniens étaient assassinés par des commandos israéliens déguisés en civils (en violation des règles de la guerre). Le 26 septembre, dans une volonté de revenir à la trêve que l’ensemble des forces de la résistance palestinienne maintient depuis février, les mouvements armés de la résistance annoncent la fin des attaques. L’armée israélienne y répond par de nouveaux bombardements sur Gaza le 27 et le 28.
Cette offensive israélienne a peut être pour objectif de redistribuer les cartes israéliennes en faveur de Sharon dans l’affrontement au Likoud avec Netanyaou, qu’il vient de gagner.
Elle vise surtout à maintenir la région dans la violence, à inciter par ces provocations les Palestiniens à relancer la lutte armée afin de justifier en retour une répression accentuée et une nouvelle délégitimation de la direction et de la résistance palestiniennes, « incapables d’avancer vers la paix » et de réduire le « chaos ».
La partie qui ne veut pas avancer vers la paix et qui bafoue ouvertement le droit est celle qui continue à construire le Mur d’annexion et les colonies et à détruire des maisons, celle qui arrête les civils par centaines en Cisjordanie et bombarde les villes de Gaza.
La protestation de l’Union européenne ne suffit pas. La communauté internationale doit se dresser contre la politique israélienne dont elle a reçu le dirigeant il y a deux semaines dans l’enceinte des Nations unies.
La France ne peut plus rester muette, elle qui n’a pas bronché quand Sharon a annoncé à l’ONU la poursuite de son projet colonial illégal.
Au lieu de louer le « désengagement » de Gaza et de saluer le pragmatisme d’un dirigeant politico-militaire soutenu par les conservateurs au pouvoir à Washington, il faut, tant qu’Israël ne se conformera pas au droit et se conduira comme un « état voyou » :
Appliquer des sanctions politiques, diplomatiques et économiques contre Israël
Appliquer des sanctions contre toutes les entreprises internationales qui, comme Caterpillar, participent de facto à l’occupation et mener un boycott des produits des colonies
Refuser l’unilatéralisme israélien qui vise à affirmer l’absence d’un partenaire palestinien
L’Afps demande instamment aux autorités françaises de faire en sorte que ces attaques israéliennes contre le peuple palestinien cessent immédiatement et d’exiger une conférence internationale basée sur les résolutions des Nations unies et le droit international pour avancer vers la paix.
AFPS, Paris, le 28 septembre 2005