Il y a quatre ans, lors de sa première Coupe d’Asie, cette équipe avait perdu ses trois matchs de groupe, avec un seul but marqué pour onze encaissés. Cette fois, le onze palestinien veut y croire, et pour cela, il a fait appel à plusieurs joueurs issus de sa diaspora.
Car, si environ cinq millions de Palestiniens vivent dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, quelque six millions vivent ailleurs dans le monde. Ainsi, la formation, emmenée par l’entraîneur algérien Nourredine Ould Ali, compte dans ses rangs plusieurs Chiliens de naissance, Palestiniens d’origine : Alexis Norambuena, Yashir Pinto et Jonathan Cantillana.
« Le football est un moyen de donner de la joie aux gens et pour nous, de les représenter lors de cette coupe qui est plutôt importante pour le pays », explique le défenseur Norambuena. Dans les vestiaires et sur le terrain, les joueurs passent d’une langue à une autre pour se comprendre. Mais le but est commun : « Représenter les Palestiniens et leur donner assez de joie pour que les gens puissent s’amuser un peu », avance Norambuena.
Lors de la précédente édition, en 2015, Jaka Ihbeisheh, né à Ljubljana, en Slovénie, avait marqué le seul but palestinien. Un Argentin, Daniel Mustaf, a également porté le maillot palestinien. D’autres joueurs, nés dans les Territoires palestiniens, jouent à l’étranger, à Malte, en Egypte ou en Suède par exemple.
« Plus forte qu’avant »
En Cisjordanie, les amoureux du ballon rond aimeraient bien voir leur équipe atteindre les sommets. Le football est aussi un terrain sur lequel les Palestiniens cherchent à faire avancer leur cause, dénonçant les entraves infligées à la pratique de leur sport par les checkpoints israéliens de Cisjordanie occupée ou le blocus imposé à la bande de Ghaza, où Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008. « L’équipe représente un pays à une époque où nous vivons encore sous occupation », explique Sameh Sheikha, joueur de deuxième division rencontré par l’AFP. « Nous espérons que l’équipe obtiendra de bons résultats cette fois-ci, car elle est plus forte qu’avant. »
La Fédération de football de Palestine est membre à part entière de la Fifa depuis 1998, alors que la Palestine a seulement obtenu le statut d’Etat non membre observateur à l’ONU, en 2012. Et il y a des motifs d’espoir : bien que composée d’amateurs, la Palestine a battu le Bhoutan 2-0 puis 10-0 lors des matchs de qualification. Depuis l’année 2017, l’équipe a intégré le top 100 du classement Fifa. Elle a même atteint début 2018 une 73e place record, avant de retomber à la 99e place aujourd’hui. « Je pense que nous nous sommes bien préparés.
Nous allons essayer de créer la surprise, de les surprendre avec l’entraînement que nous avons reçu », relève Cantillana. Dès la phase de groupe, la Palestine aura fort à faire face au tenant du titre, l’Australie, victorieuse à domicile en 2015. Les deux autres nations, la Syrie (74e du classement Fifa) – premier adversaire dimanche – et la Jordanie (109e) semblent plus à portée.
Les deux premiers de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs troisièmes des six groupes seront qualifiés pour les 16es de finale de la compétition, dont la finale aura lieu le 1er février. Le Japon, la Corée du Sud ou encore l’Iran figurent parmi les favoris.