Thomas Vescovi a présenté une conférence à propos de son livre sur la Nakba vue par les israéliens, lors d’une soirée à la fac de lettres de Clermont-Ferrand organisée le 30 avril par les Amis du Temps Des Cerises, devant 65 auditeurs.(https://amistempsdescerises.wordpre...).
Après un rappel historique sur la Nakba et les grandes étapes de l’occupation, de la colonisation et de la résistance palestinienne, Thomas a montré comment le déni israélien a été progressivement mis en cause par les travaux des nouveaux historiens israéliens, mais remplacé ensuite par une radicalisation de l’opinion publique face aux actes de résistance des Palestiniens, notamment après la deuxième intifada en 2000. Il a analysé les sources du refoulement : i) le sionisme : « un peuple sans terre qui revient à une terre sans peuple », donc sans réfugiés ! ; ii) la formation du soldat citoyen avant celle de l’homme honnête, et la ségrégation scolaire dont les manuels opposent la modernité juive à l’arriération arabe ; iii) l’instrumentalisation politique de la mémoire de la Shoah, face à laquelle « tout est insignifiant », y compris la Nakba. La société israélienne est travaillée par le poids croissant des colons, par le néolibéralisme et le communautarisme ethnique, par le retour du religieux et du sionisme, et de façon parfois contradictoire par l’individualisme du mode de vie occidental.
La tentative sioniste de faire disparaitre la société palestinienne se heurte toutefois au fait que les jeunes Palestiniens (y compris ceux d’Israël) n’oublient pas, et s’organisent pour leur culture nationale et en partis politiques (cf. la liste judéo-arabe lors des élections 2015)… et commémorent la Nakba, soutenus par une petite fraction de la société israélienne.
Une discussion animée a eu lieu avec la salle, à propos de l’esprit des kibboutz initiaux, de l’impunité d’Israël soutenu par les grandes puissances y compris sur le plan militaire, de l’illégalité de la politique israélienne, du racisme d’État, des lobbies sionistes en France et dans le monde, de l’impossibilité du développement économique palestinien sous occupation, du mouvement BDS et du boycott citoyen comme moyen de soutenir les Palestiniens ici et maintenant.
La soirée s’est terminée par la vente/dédicace de 14 livres, autour d’un stand AFPS 63, et la poursuite des discussions jusqu’à une heure tardive… terminant bien notre semaine Palestine (http://www.france-palestine.org/Sem...) qui a permis de rencontrer plus de 200 spectateurs et auditeurs, et un bon nombre de visiteurs sur nos stands.